Stéphane Richard ne regrette pas d’avoir signé l’accord d’itinérance avec Free en 2012
Dans l’interview parue sur Le Parisien Eco du 22 octobre en version papier, Stéphane Richard, PDG d’Orange, répond aux questions de 4 entrepreneurs très différents et sélectionnés par le journal.
Entre bouleversement du secteur, percée de Free, prix cassés, courses à l’abonné, le visage des télécoms a bien changé depuis l’arrivée de Free Mobile en 2012 et l’opérateur historique sort de plusieurs années de décroissances.
Une période difficile qui ne lui fait cependant pas regretter la période où il était Directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo puis Christine Lagarde, ministres de l’Economie. Stéphane Richard a récupéré les rênes de l’opérateur peu de temps avant l’arrivée de Free Mobile, même s’il faisait déjà parti de l’entreprise depuis 2 ans.
Il est élu PDG en février 2011, au sortir de la grande crise qui a secoué la société qui s’appelait encore France Télécom à l’époque. Il se confronte très tôt à un grand dilemme, l’arrivée du quatrième opérateur sur le marché. Ce dernier n’ayant pas de réseau, il doit négocier un contrat d’itinérance avec un opérateur afin d’utiliser son réseau pour son trafic.
La décision business la plus difficile à prendre pour Stéphane Richard ?
La question est posée chez FT, faut-il accepter l’itinérance avec le futur Free Mobile qui risque de faire pas mal de grabuge sur le marché ? Ou alors prendre le risque qu’un concurrent signe avec Xavier Niel ? Certains en interne pensent que ce serait une erreur d’accepter mais il décide finalement de se lancer, quoi qu’il arrive il y aura des dégâts donc autant limiter la casse en louant le réseau et en tirer un revenu afin d’amortir le choc.
L’homme est très marqué par cet épisode, les prix des abonnements ont été divisés par deux entre 2012 et 2018 tout en intégrant beaucoup plus de DATA qu’avant. Orange France sort de plusieurs années de baisse de chiffre d’affaire. Toutefois, depuis 2 ans, l’opérateur a renoué avec la croissance.
Orange Bank une réponse au manque de croissance dans les télécoms
Devant la baisse des tarifs et la guerre des prix, les opérateurs ont du mal à trouver de la croissance dans leur cœur de métier, la connectivité. Chaque année la consommation moyenne d’internet mobile double mais la capacité des opérateurs à monétiser cela est très faible. Pour Stéphane Richard cela est du à la régulation et à la concurrence : « Merci Messieurs
Niel, Bouygues et compagnie ! On l’a bien vu sur la 4G, on a investi en pensant pouvoir rentabiliser mais personne n’y est arrivé. Et pour cause : Xavier Niel l’a proposé à ses clients au même prix que la 3G. Alors soit on accepte de gérer une entreprise qui n’a pas ou peu de croissance, soit on se dit qu’à partir de ce qu’on fait, on doit explorer d’autres territoires ». Orange Bank est donc l’un de ces nouveaux territoires.
Lancée en 2017, Orange Bank n’a pas atteint son premier objectif de 400 000 nouveaux clients en 1 an, 100 000 comptes ont été ouverts en quatre mois parmi lesquels beaucoup de salariés, il faut dire que ceux-ci avaient droit à une prime d’ouverture de compte supplémentaire au lancement. Le rythme a ensuite été beaucoup moins élevé mais depuis l’été l’opérateur ouvre en moyenne 800 comptes par jour. L’objectif de 2 millions de clients en dix ans semble donc tout à fait atteignable pour Stéphane Richard.
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