Pour le Président de l’ARCEP, il est urgent de réguler Android et iOS (Apple)
L’ARCEP a récemment publié son rapport annuel dans lequel le gendarme des télécoms dénonce les positions dominantes des systèmes d’exploitations de Google et d’Apple dans le mobile contre lesquels son Président appelle à agir.
Grâce à la nouvelle réglementation en vigueur concernant la neutralité du net, l’Europe s’est dotée d’un cadre afin de l’appliquer au niveau des Etats. L’Autorité de Régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) peut donc exercer une sorte de protection sur les réseaux mais il existe pourtant un maillon faible qui fragilise cette neutralité : les smartphones.
L’Autorité s’en fait régulièrement l’écho depuis un peu plus d’un an mais juge que les réponses ne sont pas à la mesure du problème qui continue à s’amplifier. En effet, comme le souligne Sébastien Soriano, le Président dans les colonnes de Libération, les utilisateurs se retrouvent dans plus en plus enfermé dans une liberté de choix très réduite. Si des limitations peuvent exister pour des raisons d’ergonomie ou de sécurité, d’autres sont totalement artificielles, restreignant ainsi l’accès à une offre riche.
A titre d’exemple, si Spotify paie une rente mensuelle (de 30% du prix de l’abonnement) à Apple pour un abonné qui aurait souscrit via l’Appstore, la propre application du constructeur, Apple Music, ne se retrouve pas imposée, faussant ainsi le jeu de la concurrence.
De plus, si quelques petits développeurs ou start ups peuvent se voir refuser une application, de gros acteurs peuvent également se faire éjecter des magasins d’applications pour non respect de certaines règles. Un très gros risque donc quand ces deux acteurs contrôlent quasiment 100% du marché mondial à eux seuls.
Pour autant, Sébastien Soriano ne préconise pas un démantèlement de ces GAFA qu’il voit comme « la réponse ultime, l’arme nucléaire ». Il chercherait plutôt du côté de la régulation, à l’image de ce qui a pu être fait du côté des télécoms. En ouvrant la porte au dégroupage, cela a permis des tas d’innovations et plus de concurrences, ce qui a permis des investissements de plus en plus importants et surtout des baisses de prix, rendant le marché français ultra compétitif.
Les géants du net déclarent souvent que la concurrence reste à un clic, qu’il suffit de créer pour concurrencer, mais ils peuvent racheter cette concurrence avant qu’elle ne se développe trop ou l’empêcher de grossir en imposant des règles.
Mais depuis l’amende record infligée à Google par la Commission Européenne pour abus de position dominante à l’été 2018, de plus en plus de personnes s’intéressent à ce combat sur les terminaux. Çà et là, de nombreuses initiatives émergent pour tenter de réduire le pouvoir de ces GAFA.
Il est à noter que la régulation des smartphones et de leur système d’exploitation peut également se transposer aux assistants vocaux ou aux autres secteurs qui s’ouvriront dans les prochaines années.
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