Facebook : une lanceuse d’alerte accuse la plateforme de préférer le profit à la sécurité
La lanceuse d’alerte qui avait fourni des documents au Wall Street Journal vient de sortir de l’ombre. Frances Haugen, une ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, accuse notamment la plateforme de choisir le profit plutôt que la sécurité des utilisateurs.
Les accusations contre Facebook continuent. Au mois de septembre, le Wall Street Journal (WSJ) avait publié une grande enquête portant sur le réseau social, notamment sur les effets dangereux de son application Instagram sur les adolescents.
Facebook est également pointé du doigt concernant sa responsabilité dans la diffusion de contenus à caractère haineux, comme son éventuelle participation aux événements ayant entraîné l’assaut du Capitole en janvier.
Et la lanceuse d’alerte à l’origine de l’enquête du WSJ vient de sortir de l’ombre ce dimanche 3 octobre lors d’une interview sur la chaîne CBS. Facebook n’a alors pas tardé à réagir à ces accusations qu’il estime « ridicules », comme le rapporte Le Monde.
Les accusations portées contre Instagram
Frances Haugen est une ancienne de Facebook et elle avait récupéré des documents issus de recherches internes lors de son départ de l’entreprise au mois de mai. Elle sera auditionnée par la commission au commerce du Sénat des Etats-Unis et vient de donner une interview où elle s’explique.
Le Wall Street Journal révélait le mois dernier – sur la base des documents fournis par la lanceuse d’alerte – que Facebook effectuait des études sur les effets d’Instagram sur les adolescents depuis trois ans.
Et les recherches du réseau social ont notamment montré que 32% des utilisatrices adolescentes déclaraient qu’Instagram empirait le rapport à leur corps. Sa maison-mère Facebook n’avait alors pas tardé à réagir et dans le même temps, elle suspendait son projet de version pour les moins de 13 ans, déjà vivement critiqué. Mais cela ne veut pas dire que le projet soit abandonné.
Le profit plutôt que la sécurité
Frances Haugen faisait partie du département « intégrité civique » de Facebook qui s’intéresse aux risques que peuvent poser certains utilisateurs ou contenus sur le bon déroulement d’élections. Et avant le scrutin présidentiel de novembre 2020 aux USA, le réseau social avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion des fake news.
Sauf que dans son interview sur CBS, la lanceuse d’alerte qui a dévoilé son visage pour la première fois, accuse Facebook d’avoir reconfiguré les algorithmes comme avant, dès que l’élection s’est terminée. Cela dans l’objectif de « donner la priorité à la croissance plutôt qu’à la sécurité ».
« Il y avait des conflits d’intérêts entre ce qui était bon pour le public, et ce qui était bon pour Facebook. »
Facebook, « une occasion après l’autre, choisissait de privilégier ses intérêts, c’est-à-dire faire plus d’argent. »
« J’ai vu pas mal de réseaux sociaux, et la situation chez Facebook était sensiblement pire que tout ce que j’avais pu voir avant. »
Concernant l’assaut du Capitole en début d’année, c’est à cause du retour des anciens algorithmes que les utilisateurs de Facebook s’en sont servis pour se mobiliser, d’après elle.
« Personne chez Facebook n’est malveillant […] mais les intérêts ne sont pas alignés » a déclaré Frances Haugen qui estime que le PDG de Facebook n’a jamais cherché à faire de Facebook un réseau social haineux « mais il a permis que des choix soient faits » et cela aurait favorisé la diffusion de ce type de contenus.
Et comme par hasard , grosse panne chez Facebbok , Instagram et whatsapp……
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