CANAL+ veut renforcer sa position de streamer et entend bien conclure un deal avec Prime Video

Le groupe CANAL+ est revenu de loin. Il affiche désormais une belle croissance notamment en France, mais la chaîne ne compte pas s’arrêter là et souhaite être parmi les cinq plus gros diffuseurs d’ici la fin de la décennie.

Depuis maintenant quelques trimestres, CANAL+ a renoué avec la croissance en France. La chaîne cryptée a subi une longue transformation avec notamment une coupe budgétaire, ce qui a permis à l’entreprise de quasiment effacer ses pertes dans l’Hexagone.

Des acquisitions à prévoir

Mais le groupe s’est surtout diversifié depuis sa reprise par Bolloré en 2016. La France ne compte désormais plus que pour un tiers de ses abonnés et sa présence est très forte en Afrique et en Europe, et se renforce encore plus avec les récentes acquisitions. CANAL+ n’est pas près de s’arrêter si l’on en croit Maxime Saada, président du directoire du groupe, qui s’est confié au Figaro.

Vivendi, la maison-mère de CANAL+, soutiendrait pleinement la chaîne et l’appuierait pour s’étoffer, ainsi la chaîne regarderait « actuellement entre cinq et dix dossiers d’acquisition sur tous les continents ». On rappellera que le groupe est monté au capital de Multichoice à hauteur de 12% et pourrait donc chercher à l’augmenter encore plus. Il chercherait également à mettre la main sur au moins une partie de MovieStar+ en Espagne.

De plus, CANAL+ souhaiterait accélérer dans les contenus et surtout ceux produits en interne grâce à Studiocanal, qui englobe une dizaine de sociétés de production. Le studio a d’ailleurs réalisé un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros l’an dernier, le meilleur résultat de son histoire pour le moment. 50 séries seront ainsi produites cette année, et 25 films.

Dans le top 5 mondial

Cependant, CANAL+ ne compte pas s’arrêter à cela et l’entreprise souhaite poursuivre l’agrégation de contenus. Après avoir signé avec Netflix et Disney+, elle a signé un partenariat de distribution avec Paramount+ qui sortira dès la fin de l’année et Maxime Saada indique avoir « repris les discussions avec Amazon » concernant Prime Video.

Ce souhait de continuer à grandir se ressent sur les ambitions du groupe qui vise les 30 millions d’abonnés d’ici trois ans, mais qui veut aussi « intégrer le top 5 des acteurs mondiaux des contenus payants d’ici à 2030 ».

Une folle ambition mais Maxime Saada la juge « atteignable » malgré les grands groupes qui sont en face avec leurs plateformes comme Netflix, Disney+, HBO Max… Bolloré pourrait tenter de faire avec sa chaîne ce qu’il a fait avec Universal Music Group, le faisant passer de 7 milliards d’euros de valeur à près de 35 milliards en moins d’une décennie.