Orange bascule 200 boutiques dans une filiale pour réduire ses coûts

Sur les 550 points de vente d’Orange en France, près de 200 vont basculer dans une filiale dédiée à la distribution. Une manière pour l’opérateur historique de réduire ses coûts en changeant le statut de ses salariés.

Orange a présenté sa stratégie de réduction des coûts ce jeudi 20 octobre aux représentants de salariés, lors d’un comité d’entreprise (CSE). La direction va réorganiser son réseau de boutiques en France, composé de 550 points de vente répartis à travers l’Hexagone.

Ainsi, ce sont près de 200 boutiques qui vont basculer dans une filiale dédiée à la distribution, appelée Générale de Téléphone (GdT), comme le rapporte BFM Business. La société s’occupe déjà de la gestion de 200 points de vente d’Orange, mais avec des conditions sociales moins avantageuses qui permettent à l’opérateur de faire des économies.

CFE-CGC prévoit le départ de plusieurs centaines d’employés

En transférant ces quelques 200 boutiques dans la Générale de Téléphone, Orange apporte une plus grande souplesse à son réseau. Il faut dire que les points de vente gérés par cette filiale ont une convention collective qui permet des amplitudes horaires plus larges, moins de congés et moins d’intéressement.

Le CFDT explique d’ailleurs que « ces boutiques peuvent tourner avec une seule personne contre deux chez Orange », ce qui permet à l’opérateur de faire des économies sur ses charges.

Pour la CFE-CGC, l’un des syndicats principaux d’Orange, la GdT permet à Orange de réduire ses coûts d’exploitation de 20%. En revanche, le syndicat estime que ce transfert de boutiques va engendrer une vague de départs de plusieurs centaines de vendeurs.

1000 salariés concernés

La réorganisation de ces 200 boutiques dans la filiale concerne près de 1000 salariés et se fera sur trois ans, entre 2023 et 2026. Les employés concernés auront le droit de refuser ce transfert, notamment les fonctionnaires qui ne voudront pas changer de statut.

Un porte-parole d’Orange justifie l’intention de l’opérateur de réduire la masse salariale en boutique par la baisse de fréquentation importante. Il explique que le « trafic en boutique a chuté de 30% depuis la crise du Covid ». La crise sanitaire a en effet transformé les habitudes de consommation au profit du web.

Néanmoins, si Orange veut réduire sa masse salariale, il s’est engagé à ne procéder à « aucun licenciement ni départ contraint ». Un représentant de la CFDT avance que « l’objectif est de réduire les boutiques pour baisser la masse salariale et les coûts d’Orange France ». La société a d’ailleurs expliqué que des boutiques seront fermées et que d’autres, plus petites, resteront ouvertes, notamment en province.

Le placement de 200 points de vente dans la GdT permettra aussi à Orange d’adapter le coût de son réseau de boutiques par rapport à celui de SFR, Bouygues Telecom et Free, ses concurrents. Par ailleurs, Bouygues et SFR disposent déjà de plusieurs boutiques placées dans une filiale dédiée.