Orange et MasMovil signent un accord préliminaire avec Digi pour reprendre certains actifs

Orange et MasMovil viennent de signer un accord préliminaire avec le roumain Digi pour lui céder une partie des pylônes. Cet accord devrait permettre la fusion entre les deux opérateurs en Espagne, même si la Commission tarde à donner son feu vert.

Le marché des télécoms espagnol est sur le point de connaître un vrai chamboulement puisqu’il passera de quatre à trois acteurs majeurs. Pour cause, Orange et MasMovil ne souhaitent faire plus qu’un en Espagne et devenir le numéro 2 du marché, juste derrière le leader Telefonica.

Le projet est né il y a plus d’un an et la Commission européenne n’a toujours pas donné son feu vert, malgré les efforts des deux opérateurs qui sont prêts à faire des concessions et répondre aux exigences de Bruxelles. L’une d’elles concerne justement la cession d’une partie des pylônes ou des fréquences des deux opérateurs, qui reviendrait à un « remedy taker » comme on l’appelle dans le milieu.

Et ce remedy taker semble avoir été trouvé puisque Orange et MasMovil ont signé un accord préliminaire avec Digi. L’opérateur roumain était déjà dans les rangs pour reprendre des pylônes ou des fréquences aux deux opérateurs, et cela pourrait être acté très prochainement d’après Advanced Television.

2 milliards d’euros sur 7 ans

Si cet accord vient à être finalisé dans les prochaines semaines, Digi héritera alors de certains actifs des deux opérateurs en Espagne et pourrait également reprendre les infrastructures de TOTEM d’Orange qui ne prendra pas part à la fusion. Le choix de l’opérateur roumain n’est pas très surprenant car bien qu’il soit arrivé récemment sur le marché espagnol, il a largement investi dans le pays et adopté une stratégie agressive pour s’imposer.

Digi va d’ailleurs conserver cette stratégie après l’acquisition de certains actifs d’Orange et MasMovil puisqu’il envisage d’investir pas moins de 2 milliards d’euros d’ici les sept prochaines années dans les réseaux. Cet investissement vise d’ailleurs à créer près de 1 500 emplois. « Nous nous engageons à faire d’importants investissements si nous remportons les remèdes à la fusion », a affirmé le mois dernier Marius Varzaru, le PDG de Digi.

Cet accord préliminaire est une nouvelle étape majeure vers la finalisation du rapprochement entre les deux opérateurs chez nos voisins outre-Pyrénées. Reste maintenant à ce que la Commission donne son feu vert, chose qu’elle repousse continuellement. En effet, la transaction valorisée à plus de 18 milliards d’euros attend depuis plusieurs mois l’approbation de Bruxelles, mais l’autorité craint qu’elle ne porte atteinte à la concurrence en Espagne, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a mis en pause son enquête en juillet dernier.

De son côté, Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, espère obtenir un feu vert d’ici la fin de l’année ou début 2024.