Restructuration de la dette de SFR : Patrick Drahi n’a plus d’obstacles sur sa route

Alors que le plan de sauvegarde accélérée d’Altice France, maison mère de SFR, a été validé par la justice, le parquet de Paris a décidé de ne pas faire appel. Une décision qui laisse les représentants du personnel et les syndicats seuls dans leur contestation d’un processus qu’ils estiment destructeur pour l’emploi.

Patrick Drahi - Crédits : École polytechnique - J.Barande - Licence CC BY-SA 2.0

Le 4 août, le tribunal des activités économiques de Paris a validé le plan de restructuration d’Altice France, destiné à alléger le fardeau d’une dette colossale. Ce plan vise à effacer 8,6 milliards d’euros d’endettement, ramenant la dette globale du groupe de 24 à 15,5 milliards. En échange, les créanciers obtiendront près de 45 % du capital du groupe, des taux d’intérêt relevés et un apport en liquidités de 1,6 milliard d’euros.

Jusqu’à présent, une incertitude persistait : le parquet avait la possibilité de faire appel, ce qui aurait suspendu la mise en œuvre du plan. Ce mardi, cette menace s’est définitivement évanouie :  le ministère public a choisi de ne pas contester la décision du tribunal, ouvrant la voie à l’application du plan de restructuration selon Le Figaro.

Avec cette validation, Altice peut désormais enclencher la phase technique de sa réorganisation financière. Un règlement définitif est prévu pour la mi-novembre.

Les syndicats dénoncent une opération au service de Drahi

Du côté des syndicats, la décision du parquet est vécue comme un désaveu. Depuis le début, l’Unsa-Com et la CFDT accusent le groupe de Patrick Drahi de privilégier les intérêts de son actionnaire au détriment de ceux de l’opérateur historique et de ses salariés. Selon eux, cette restructuration n’est qu’un prélude à la vente de SFR, avec à la clé un risque social majeur.

Le Comité social et économique (CSE) avait pourtant trouvé un allié inattendu : le parquet avait demandé que les entités SFR SA, SFR Fibre et Completel soient exclues du périmètre du plan. Une exclusion qui aurait compromis l’ensemble du processus, mais que le tribunal a finalement rejetée.

Malgré cette défaite, le CSE, soutenu par les syndicats, a interjeté appel. Toutefois, cette procédure n’est pas suspensive, contrairement à l’appel du parquet.

Avec cette clarification judiciaire, Altice peut désormais concentrer ses efforts sur la cession de SFR: le désendettement du groupe rend l’opérateur plus attractif. Les syndicats redoutent qu’une telle opération n’entraîne une vague de suppressions de postes ou de réorganisations profondes.

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