Vente de SFR : le DG d’Iliad minimise l’enjeu, la future Freebox est la priorité !

Invité sur BFM Business, Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, a tenu à relativiser l’importance des discussions autour d’une éventuelle reprise de SFR par son groupe. Pour lui, la priorité reste l’innovation et la préparation de la prochaine génération de Freebox.

Thomas Reynaud

Le groupe Iliad a dévoilé fin août ses résultats du premier semestre 2025, marqués par un bénéfice net quasiment triplé en un an. La barre symbolique des 50 millions d’abonnés en Europe a été franchie. Mais en France, la croissance semble au point mort, dans un marché désormais mature et saturé.

SFR, une consolidation encore très hypothétique

Interrogé sur une éventuelle reprise de SFR, le DG d’Iliad a insisté :

Les discussions sont à un stade très préliminaire, et je tiens à insister sur ce point.

Selon lui, les échanges ont été déclenchés par les difficultés financières d’Altice, maison mère de SFR, placée cet été sous la protection du tribunal de commerce pour restructurer sa dette. Les discussions portent avant tout sur des aspects industriels – continuité de service, partage des infrastructures – plutôt que sur une acquisition.

« Il est beaucoup trop tôt pour affirmer qu’on passera de 4 à 3 opérateurs », a-t-il martelé, tout en reconnaissant qu’Iliad « n’hésiterait pas à regarder le sujet » si une consolidation permettait d’élargir son modèle auprès d’un plus grand nombre d’abonnés, tout en confirmant des discussions avant l’été.

L’innovation avant tout : la prochaine Freebox

Au-delà du dossier SFR, Thomas Reynaud a répété que la priorité d’Iliad restait l’innovation :

« Ce qui nous importe, chez Free, c’est avant tout la prochaine génération de Freebox, ce que l’on va faire sur le data center, comment on va pouvoir sortir de cette dépendance vis-à-vis des géants de la tech européenne et chinoise. »

La Freebox, produit emblématique depuis 20 ans, doit rester le moteur de différenciation du groupe, aux côtés d’investissements dans l’intelligence artificielle et dans les data centers.

Iliad, désormais cinquième opérateur télécom en Europe, est présent dans huit pays. En Italie, sa marque Iliad compte près de 13 millions de clients. Le groupe a échoué à se rapprocher de Telecom Italia, mais poursuit sa croissance à l’international sans, selon Thomas Reynaud, rencontrer d’hostilité de la part du gouvernement italien.

Un petit tacle pour la concurrence

Sur le terrain des prix, le DG d’Iliad a rappelé que Free avait pris un engagement fort : ne pas augmenter ses forfaits mobiles jusqu’en 2027. Une promesse qu’il oppose aux pratiques de ses concurrents :

« Les Français ne sont pas dupes. Derrière des promotions très agressives de nos concurrents, six ou douze mois plus tard, vous avez des augmentations de prix massives et cachées. »

À l’inverse, Free revendique une stabilité tarifaire depuis plus d’une décennie. Ses forfaits à 2€ et 19,99€ n’ont pas augmenté depuis 2012, tout en s’enrichissant régulièrement de nouvelles options. Pour Thomas Reynaud, cette constance est l’une des clés de la progression financière du groupe, tout en répondant à la préoccupation numéro un des Français : le pouvoir d’achat.

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