IPv6 : la France est à la deuxième place du classement en matière de transition

L’Arcep a mis à jour son baromètre annuel de la transition vers IPv6. Il présente notamment le niveau de déploiement chez les opérateurs aussi bien sur le fixe que sur le mobile, et le déploiement est complètement disparate.

Les adresses IPv4 sont en pénurie depuis fin 2019 et cela devrait motiver toute la chaîne à passer à la version 6 du protocole. Mais cela se fait encore très lentement malgré une situation tendue.

L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) tient à jour un baromètre pour connaître la transition en France notamment chez les opérateurs et bien que notre place se soit largement améliorée, la transition est encore loin d’être finie.

Les opérateurs ne sont pas tous logés à la même enseigne

La France a considérablement amélioré son classement dans le taux d’utilisation d’IPv6 en passant de la huitième place du classement en février 2022 à la deuxième place mondiale aujourd’hui. Une nette amélioration donc mais qui cache tout de même encore de grandes disparités et qui questionnent également sur le traitement de l’IPv6 dans les autres pays, qui sont eux aussi soumis à ces pénuries d’IPv4.

A mi-2022, les opérateurs français ont un taux d’utilisation de l’IPv6 de 62%, soit une hausse de 15 points en un an et d’après les prévisions, le taux atteindra les 94% sur le fixe et 88% sur le mobile d’ici la moitié de l’année 2025. Une lente progression donc et surtout qui diffère selon le réseau utilisé.

Sur le réseau fixe grand public, Free a quasiment terminé sa transition et affiche un taux de clients activés de 99%. Il s’agit du meilleur élève sur ce support mais à côté de ça, l’opérateur n’est qu’à 1% sur le mobile. Orange pour sa part affiche 89% sur le fixe et 71% sur le mobile, la transition complète du réseau fixe pourrait donc être terminée à 100% dès cette année pour l’opérateur historique suivant ses plans.

Bouygues Telecom est pour sa part le meilleur du classement sur le mobile avec un taux de 89% mais l’opérateur n’a environ qu’un client sur deux qui est sur IPv6 sur le fixe. SFR est dernier du classement avec une transition sur le fixe faite seulement à hauteur de 22%, l’opérateur n’a pas encore commencé à déployer sur le réseau câblé, explique l’Arcep.

Les autres acteurs sont très en retard

Mais comme nous le disions, toute la chaîne doit passer à IPv6 et pas seulement les opérateurs. Or ici, les hébergeurs sont très en retard. En effet, selon le gendarme des télécommunications, le taux de sites web accessibles en IPv6 est faible et représente seulement 25% des 2,3 millions de sites web avec un nom de domaine en .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf. Le taux des serveurs mail reste également très bas avec seulement 8,3% des serveurs mails accessibles en IPv6.