Télécoms : comment se porte le marché français ?

Ce jeudi, l’Arcep fait le point sur le marché des télécoms français en présentant son rapport annuel « Telconomics ». Il évoque les investissements et les revenus des opérateurs, l’avancée des déploiements et l’évolution des prix des services.

L’Arcep vient de publier ce jeudi son point annuel sur le marché des télécoms français. Il rassemble les principales données économiques du marché français des télécoms et l’observatoire des prix des services fixes et mobiles en 2022, de quoi donner une vision d’ensemble sur le secteur en France à ce jour.

Globalement, le marché se porte bien avec une avancée des déploiements sur la fibre et la 5G, couplée avec un niveau élevé des investissements des opérateurs. Mais le plus dur reste à faire avec la fermeture du cuivre et les derniers raccordements à effectuer sur la fibre.

Les opérateurs ont beaucoup investi en 2022

En 2022, les opérateurs de communications électroniques et opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile, aussi appelés towercos, ont investi 14,6 milliards d’euros, hors achats de fréquences mobiles. Un chiffre en légère baisse de 1,8% par rapport à 2021 mais qui se maintient à un niveau élevé.

Parmi ces investissements, les dépenses dans les déploiements des boucles locales fixes et mobiles à très haut débit, notamment la fibre optique et la 5G, sont en baisse de 3,7% par rapport à 2021, mais elles représentent tout de même 8,1 milliards d’euros. L’Arcep explique que ce recul est dû au ralentissement de la croissance du nombre de locaux raccordables à la fibre, qui était de 4,7 millions d’euros l’année dernière contre 5,4 millions en 2021.

Source : Arcep

Des revenus toujours en hausse pour les opérateurs

En 2022, les opérateurs ont empoché 36,7 milliards d’euros sur le marché de détail. Un chiffre qui continue de légèrement croître pour la deuxième année consécutive (+2% en un an) alors qu’il n’a cessé de baisser pendant 10 ans auparavant.

La croissance est entièrement due au marché mobile, à la fois les services et les ventes de terminaux mobiles, dont les revenus progressent de 5% en un an. Sur le fixe, les revenus des services diminuent légèrement de 0,3% en 2022 après avoir progressé pendant deux ans. Une légère baisse qui s’explique par la croissance plus faible du revenu des services à haut et très haut débit (+ 2,4 % en 2022, soit – 1 point en un an), qui ne parvient pas à totalement compenser le recul du revenu des services bas débit (- 15,4 % en 2022), d’après le gendarme des télécoms.

Les prix des services mobiles et fixes continuent d’augmenter

Que ce soit sur le fixe et sur le mobile, les prix des services ont augmenté en 2022 sur le marché résidentiel en métropole. Sur le mobile, cette croissance s’établit à 0,7% en un an et provient entièrement de celles des offres vendues sans mobile à tarif préférentiel, dont les prix augmentent de 1,6% en un an. A l’inverse, les prix des offres vendues avec un mobile à tarif préférentiel continuent de diminuer pour la quatrième année consécutive et baissent de 3,4% en 2022.

Sur le fixe, les prix des services augmentent de 1,2% en un an. Une hausse moins importante qu’en 2021 (+5,1%) et essentiellement due aux offres DSL en raison de la suppression de certaines offres en zone dégroupée, qui entraîne les clients à souscrire à des offres plus onéreuses. Les prix des offres très haut débit, dont la fibre optique, augmentent quand à eux de 0,6% en 2022.

La fibre et la 5G continuent de séduire les consommateurs

L’Arcep fait également le point sur les déploiements de la fibre optique en France dans son rapport. L’autorité rappelle que 80% des locaux sont désormais raccordables à la fibre optique en France et que 18,1 millions d’entre eux ont souscrit à une offre chez un FAI, soit une croissance de 3,6% en un an. Au 31 décembre 2022, la fibre représente 57% du nombre total d’abonnements internet, une belle progression de 11 points en un an, et est majoritaire en France depuis le 30 juin 2022.

Sur le mobile, la 5G n’est pas en reste puisque l’on compte 8,2 millions de SIM actives au 31 décembre 2022. Elle représente ainsi 10% du nombre total de SIM actives en métropole à fin 2022 (82,7 millions de SIM), soit une progression de 6 points en un an. Une progression qui va de pair avec la hausse de l’usage de données sur les réseaux 4G et 5G qui est de 14 Go par mois sur la 4G en 2022 (+17% en un an).

De plus en plus de sites mobiles et fixes mutualisés

En 2022, 75% des locaux raccordables à la fibre sont éligibles à au moins quatre opérateurs grâce à la mutualisation des sites, et 47% des supports des réseaux mobiles sont mutualisés en métropole, et 60% en zones rurales.

La mutualisation des sites favorise l’investissement et l’accès au réseau des fournisseurs d’accès internet, dont Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Et l’Arcep y est d’autant plus favorable dans les zones les plus rurales, notamment car elle contribue à l’amélioration de la couverture et de la qualité de service, ainsi qu’à la réduction de l’empreinte environnementale.