
Pour éviter que les plus jeunes ne se rendent sur des sites pornographiques, le gouvernement souhaite la mise en place de barrières. Le député Paul Midy, rapporteur du PJL SREN, s’est transformé en VRP d’une solution d’authentification d’une startup tiers de confiance.
Cela fait maintenant plusieurs mois que le gouvernement tente d’imposer des barrières à l’entrée des sites pornographiques pour éviter que les plus jeunes n’y aient accès. Mais rien n’a encore été acté et personne ne semble pouvoir apporter une solution à ce problème qui pourrait notamment être résolu avec du contrôle parental.
Paul Midy sur le site de Dorcel
Cependant, ce jeudi, le député Paul Midy, qui est également rapporteur du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) et membre du Conseil national du numérique, a présenté une solution de double anonymat à ses collègues dans l’hémicycle, se transformant en VRP d’une solution provenant d’une startup mais sans la nommer.
Toutefois, malgré cette précaution, cette sortie a plutôt choqué les internautes qui ont pour certains vu un certain lobbying de la part de startups françaises.
Dans son exemple, il parle d’une application à installer sur son téléphone puis ensuite de donner sa carte d’identité à ce tiers de confiance qui va la vérifier, ce qui prend 3 à 4 minutes. Et après avoir fait cela, il a pu se rendre sur un site pornographique, celui de Dorcel en l’occurrence, sur lequel il s’est connecté via l’application.
Là aussi, la solution interroge quant au fait de donner une pièce d’identité à une entreprise, même si celle-ci est française.
Pour mes collègues dans l'hémicycle, j'explique comment se passera la vérification d'âge sur les sites porno.
Exemple avec le site Marc Dorcel. pic.twitter.com/YQZNlHXfza
— Paul Midy (@midy_paul) October 5, 2023
Une vérification par Greenbadg
En juin dernier, le site pornographique français annonçait une collaboration avec Greenbadg. Jacky Lamraoui, fondateur de la société, donnait d’ailleurs une interview auprès de BFM Business la veille de la présentation de cette solution devant l’hémicycle et où il indique être justement en discussion avec Paul Midy.
Le créateur de Greenbadg explique ainsi que la personne doit prendre en photo sa pièce d’identité puis faire un selfie vidéo. Derrière, Vialink, un autre tiers de confiance, va vérifier la correspondance entre la pièce d’identité et le selfie puis validera ou non l’attribution d’un Greenbadg qui sera valable trois ans. Puis lorsque vous vous rendrez sur le site en question, vous n’aurez plus qu’à valider votre identité en cliquant sur un bouton Greenbadg.
Les données de Greenbadg sont stockées en France, dans les serveurs de Clever Cloud.