Fibre : des opérateurs locaux veulent des réunions publiques réellement neutres
Les réunions publiques sont un passage obligé lors du déploiement de la fibre mais hélas, tous les opérateurs ne sont pas invités. Un collectif d’opérateurs locaux a décidé de se saisir de cette défaillance et ils vont envoyer des huissiers pour montrer une situation qui ne permet pas une saine émulation de la concurrence.
Si vous habitez dans une petite commune, il y a de grandes chances que vous ayez été convié à une réunion publique pour la présentation de la fibre. Généralement, les quatre opérateurs nationaux sont présents mais ces réunions font l’impasse sur les opérateurs locaux, ce qui leur laisse peu de chance de se faire connaître.
Des réunions sans tous les acteurs présents
Un collectif d’opérateurs locaux a décidé de se saisir de ce sujet et s’est lancé dans des actions afin de dénoncer ces pratiques illégales. Habituellement réunis sous le drapeau de l’AOTA, l’association des opérateurs télécoms alternatifs, ils mènent leur barque de façon indépendante cette fois.
Les opérateurs alternatifs ont souvent montré les défaillances dans l’émulation de la concurrence sur le marché entreprise mais rien n’a vraiment bougé. Plusieurs de ces opérateurs ont donc décidé de lancer cette opération coup de poing, en conviant des « invités mystères » à ces réunions publiques.
Ces invités sont en réalité des huissiers qui vont aller constater l’absence de ces opérateurs locaux dans les réunions d’information. D’après Nicolas Guillaume, CEO de Netalis, « l’article L1425-1 du CGCT qui régit les RIP oblige/force/contraint à une obligation de neutralité absolue entre les acteurs de télécoms ».
L'article L1425-1 du CGCT qui régit les RIP OBLIGE/FORCE/CONTRAINT à une obligation de neutralité absolue entre les acteurs télécoms. Force est de constater que l'illégalité est la norme dans les réunions publiques.
Et cela handicape le marché B2B, privé de présence locale.5/x
— Nicolas Guillaume (@nguillam) November 20, 2023
En n’invitant pas ces petits opérateurs, les réseaux d’initiative publique seraient donc dans l’illégalité pure et simple. Une situation problématique qui est en plus accentuée par le fait que la plupart des RIP sont aujourd’hui administrés par des opérateurs intégrés avec, par exemple, Linkt pour groupe Altitude ou encore XpFibre pour SFR.
Alors que le plan France Très Haut Débit devrait prendre fin d’ici 2025 et qu’il reste encore de nombreuses réunions à prévoir, il semble donc important que ces opérateurs puissent également être présents dans ces futures réunions publiques afin d’animer la concurrence.
Netalis n’est pas à l’origine de cette action mais a rejoint des confrères opérateurs exaspérés depuis plusieurs années par la situation de discrimination qui perdure et handicape notamment le développement de l’écosystème d’opérateurs alternatifs régionaux… nous avons fait le choix de le dire publiquement pour notre part pour ne piéger personne, l’objectif n’étant pas de créer un conflit mais de mettre en lumière l’un des profonds dysfonctionnements du marché des télécoms d’entreprise que ni l’ARCEP ni l’Autorité de la Concurrence n’ont visiblement entrepris sérieusement de déverrouiller
Nicolas Guillaume, CEO de Netalis
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