Fibre : L’AOTA s’inquiète de l’inertie du Gouvernement concernant le marché pro
Après une entrevue avec le gouvernement en septembre 2020, l’Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA) s’inquiète de ne pas encore avoir vu de prise de position concernant le marché à destination des entreprises et des collectivités.
Le marché entreprise est largement dominé par deux opérateurs à l’heure actuelle. Même si Kosc se renforce et que Free vient de lancer une offre Pro, le paysage bouge encore très peu.
Une situation qui inquiète l’AOTA qui s’est fendue d’un communiqué à destination de Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique. Ce courrier fait suite à une entrevue qui a eu lieu le 16 septembre 2020.
A cette occasion, l’association avait pu exposer les « principaux dysfonctionnements structurels du marché des communications électroniques concernant les segments entreprises et collectivités ».
Elle demandait aux autorités « de se positionner sur un accompagnement durable d’un écosystème concurrentiel pour animer ce marché », c’est-à-dire accompagner la numérisation des entreprises, un segment où la France est très en retard malgré les records de déploiements dans l’Hexagone.
L’AOTA juge pourtant ce marché « essentiel », notamment pour « la continuité d’activité économique, sociale, éducative et culturelle de notre pays ». L’association demande ainsi accès aux infrastructures déjà existantes pour pouvoir fibrer le territoire, notamment celles des sociétés d’autoroute ou encore de la SNCF. Cela permettrait de créer des « dorsales régionales » grâce aux distantes couvertes et surtout, de limiter le coût.
D’autres points sont également soulevés par l’AOTA comme des offres activées qui ne répondent pas aux besoins des opérateurs tiers et ne permettent donc pas une concurrence saine, ou encore les dysfonctionnements avec les opérateurs de centres de données qui ont des offres totalement décorrélées de la réalité. Sur ces points, l’association demande que l’ARCEP se penche sur le dossier puisque cela rentre dans son cadre règlementaire bien que l’Autorité ait refusé de le faire.
L’AOTA s’interroge aussi sur les réseaux d’initiative publique (RIP) et notamment lorsque ceux-ci sont opérés par un opérateur qui y est à la fois exploitant et commercial. Bien que l’association ne les cite pas, on peut notamment penser aux RIP opérés par Orange ou SFR. Pour certains clients, pro ou particulier, il peut exister un flou à ce niveau que ce soit concernant une période d’exclusivité qui n’existe pas en réalité.
Mais la préoccupation majeure semble être le raccordement final qui n’est pas réalisé dans les règles de l’art, notamment à cause du mode STOC, mais aussi à cause des actes de sabotage qui touchent parfois les derniers mètres de fil sans compter les attaques sur les autres infrastructures comme les incendies de pylônes ou de chambres télécoms, comme cela a pu être le cas récemment dans la Drôme.
Enfin, l’AOTA attire l’attention de Cédric O avant une nouvelle entrevue, sur « les dysfonctionnements du marché entreprises et collectivités ». Elle cite notamment la confusion et la prolifération des noms qui peuvent engendrer des confusions dans certains cas. FTTH Pro, FTTE, FTTO… autant d’acronymes qui désignent des offres mais qui, au final, ne sont pas du tout identiques dans la pratique.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.