Numérique soutenable : l’Arcep publie une étude sur la consommation électrique des box

L’Arcep publie sa 3e édition de son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable ». Pour cette édition, le régulateur s’est notamment attardé sur la consommation électrique des box.

L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) se penche sur la consommation du numérique avec des enquêtes « Pour un numérique soutenable ». Pour cette 3e édition, le régulateur s’est penché sur la consommation des opérateurs, du centre de données au terminal de l’utilisateur en passant par la box.

Une étude sur tout le réseau

Plusieurs études ont déjà été faites en ce qui concerne la consommation des réseaux et des terminaux utilisés afin de regarder du streaming ou tout simplement aller sur internet. Nous allons donc plutôt nous attarder sur les box qui sont souvent pointées du doigt également mais sans jamais avoir le droit à des données sourcées.

D’après les données de l’Arcep, le parc total des box internet et des décodeurs TV représente une consommation de 3,3 TWh, ce qui équivaut à trois fois la consommation des réseaux fixes mais également à 0,7% de la consommation d’électricité en France.

Les box avec disque intégré parmi les mauvais élèves

Mais toutes les box ne sont pas logées à la même enseigne et la consommation peut varier d’un rapport de 1 à plus de 6 selon les modèles. Pour les décodeurs, cela va jusqu’à un rapport de 1 à plus de 7.

En moyenne, les box consomment autant en xDSL qu’en fibre à condition que l’ONT soit intégré, en cas d’ONT externe, la consommation est plus élevée. La consommation explose dès lors qu’un disque dur est présent à l’intérieur mais là aussi les disparité sont assez élevées avec une consommation allant de 15 à 25 Watts.

Selon nos informations, la plus gros consommatrice serait la Freebox Révolution, la box a maintenant 13 ans et elle n’a pas pu bénéficier des efforts de l’opérateur afin de réduire la consommation contrairement aux dernières box sorties par Free.

La consommation des box des opérateurs – Arcep

L’Arcep met également le doigt sur un fait qui est souvent ignoré ou passé à la trappe, la consommation des box est très peu dépendante du trafic internet. Que vous alliez voir un site web très léger ou que vous regardiez 4 flux à la fois en 4K, la box consommera pratiquement autant d’électricité.

Sur une consommation total de 9,9 watts, le trafic internet ne représente ainsi que 0,2 watts soit un peu plus de 2%, une paille donc. Il faut ajouter que sur le fixe, l’augmentation du trafic n’augmente quasiment pas la consommation du réseau en lui même, par conséquent que vous utilisiez 3 Go par semaine ou 2 To par mois, l’impact carbone sera le même.

En revanche, ce qui aura un impact sera l’utilisation des terminaux. Un ordinateur dernier cri pour jouer au dernier jeu consommera beaucoup plus qu’un smartphone qui sert à regarder une série en WiFi, le réseau mobile étant plus énergivore et sa consommation est plus dépendante du trafic.

Consommation électrique d’une box – Arcep

Les décodeurs complets consomment énormément

Autre élément étudié et également très présent dans les foyers français, les décodeurs des opérateurs. Sur les dernières générations, tous les opérateurs ont fait des efforts sur ce point, si bien que la consommation moyenne des décodeurs d’aujourd’hui est 2,2 fois moins élevée que la consommation des décodeurs sortis entre 2010 et 2015.

Le ration peut monter pratiquement à 8 dans le cas où l’on compare le décodeur le moins énergivore (2,3 watts) et le plus énergivore (17,7 watts). L’Arcep n’a pas donné les noms mais là aussi, les décodeurs de Free et en particulier celui de la Révolution est un mauvais élève. En revanche, le décodeur de la Freebox Pop est lui plutôt économe. Le décodeur de la Livebox Play était également énergivore en y ajoutant le lecteur Blu-Ray mais celui-ci a été assez peu vendu.

Comme le régulateur le souligne, ce sont les fonctions annexes comme un lecteur Blu-Ray ou une enceinte intégrée et les disques durs intégrés qui font grimper la consommation.

La consommation instantanée des décodeurs – Arcep

Toutefois, malgré les disparités entre les bons et les mauvais élèves, l’Arcep indique que le remplacement d’un couple box/décodeur énergivore par des modèles plus économes n’est pas pertinent, la phase de fabrication des box et des décodeurs a un impact très important et en fabriquer de nouveaux réduirait totalement les gains espérés.