Ecoconception des services numériques : l’Arcep et l’Arcom publient un référentiel
L’Arcep et l’Arcom, en lien avec l’ADEME, ont publié un référentiel de l’écoconception des services numériques. Il vise à réduire l’empreinte environnemental du secteur dès sa conception.
Selon une étude de l’ADEME, l’agence de la transition écologique, et l’Arcep, l’Autorité de régulation du numérique, le numérique représente aujourd’hui 2,5% de l’empreinte carbone en France.
Limiter l’augmentation de l’empreinte du numérique
Un chiffre assez large qui ne mentionne pas tout ce qui est englobé dans le numérique, ni même l’effet rebond que cela a pu avoir sur d’autres secteurs. Et les administrations s’inquiètent que le trafic de donnés soit multiplié par six d’ici 2030 et que le nombre d’équipements grimpe de 65% d’ici là.
Ces augmentations pourraient donc résulter sur une augmentation de 45% de l’empreinte carbone du numérique et une augmentation de 14% pour la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux).
Afin d’endiguer cette augmentation de l’empreinte des services numériques, il est important de mettre en place une écoconception dans la création du produit ou du service afin d’améliorer sa performance environnementale.
Dans leur référentiel général de l’écoconception des services numériques, l’Arcep et l’Arcom envisagent plusieurs points à mettre en place dans ce but d’écoconception.
Des services numériques plus durables
Le premier point concerne la conception de services numériques plus durables. Cela permettrait ainsi d’allonger la durée de vie des terminaux. Par ce biais, les éditeurs seraient incités à ce que leur service soit utilisable sur des terminaux anciens avec une performance adaptée, une adaptation du service au contexte d’utilisation et de visualisation (définition, usage du tactile, d’un clavier…), l’usage de l’open source ou mettre à disposition des mises à jour essentielles pendant toute la durée de vie du terminal.
L’usage de l’open source pourrait notamment permettre de continuer à utiliser des services ou des terminaux bien après le support de l’entreprise. Bien des personnes se sont retrouvées avec un objet connecté complétement inutilisable suite à l’abandon du service par l’entreprise derrière.
Limiter les stratégies de captation de l’attention
Le deuxième point abordé par le référentiel concerne cette fois la captation de l’attention de l’utilisateur, ce qui a pour effet d’augmenter les usages de certains services.
Si aucune mention n’est faite, cela concerne les applications comme TikTok où les utilisateurs sont plutôt poussés à faire défiler les vidéos sans s’arrêter. Ces murs de contenus infinis ou ces déclenchements automatiques de vidéos consomment énormément de données.
Il est ainsi envisagé de mettre en place un bouton « stop » ou « sobriété énergétique » ou « économie de données » ou encore un suivi de la consommation des données dans l’application.
Réduire les ressources mobilisées
Le troisième point vise cette fois à limiter les ressources utilisées dans toutes les briques d’un service numérique. Il faut ainsi prendre en compte toute la chaîne pour l’utilisation d’un service. Le référentiel pousse un peu plus loin en demandant à réduire le poids des contenus multimédias (vidéos, images, son) en utilisant le meilleur format et en mettant en place de la compression.
Cela va également passer par une limitation des requêtes envoyées aux serveurs ainsi qu’à la minimisation des ressources nécessaires aux calculs asynchrones ou encore à la réduction des techniques de minage pour la blockchain ou de l’apprentissage automatique pour l’intelligence artificielle.
Accroître la transparence
Enfin, le dernier point aborde le fait de publier des indicateurs environnementaux fiables, robustes et comparables afin de mieux éclairer les utilisateurs sur l’impact de leurs usages du numérique.
Les entreprises seront ainsi poussées à utiliser des hébergeurs transparents concernant leurs performances environnementales ou encore évaluer au mieux l’empreinte environnementale du service via une approche multicritère.
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