Proton s’est exprimé contre une proposition de loi votée par le Sénat ce mardi 4 février concernant le narcotrafic. L’entreprise suisse estime que le texte pourrait mettre en danger les entreprises et les citoyens français.
Une surveillance qui pourrait tomber entre de mauvaises mains
Pour lutter contre la drogue ou plutôt le narcotrafic comme il est nommé, le gouvernement souhaite se doter d’un arsenal législatif assez large avec plusieurs volets dont un directement lié au numérique.
Dans la proposition de loi qui a été votée dans la nuit de ce mardi 4 février, il est notamment question de pouvoir permettre aux services de renseignement d’accéder aux correspondances des trafiquants. Cela doit se faire « sous conditions strictes » mais cela sera surtout une porte d’entrée (dérobée) pour la surveillance.
Proton qui met en avant la vie privée s’est exprimé sur cette proposition de loi. L’entreprise suisse estime que ces portes dérobées qui seraient introduites dans les services chiffrés comme Proton mais aussi Signal, WhatsApp, Messenger vont « porter atteinte à la sécurité de millions d’entreprises et citoyens français » et ajoute qu’il est « impossible de créer une porte dérobée qui ne laisserait entrer que les acteurs autorisés à le faire ».
Si les services de renseignements peuvent accéder à distance aux données, des pirates pourraient également le faire et il ne sera pas question ici de « conditions strictes » d’accès ou de personnes ciblées, tout le monde serait concerné si cela été effectivement mis en place.
Proton appelle les députés qui doivent examiner ce texte dans les prochaines semaines « à faire barrage à cet amendement afin de garantir la sécurité numérique et la protection des données des citoyens français, ainsi que des entreprises françaises ».