Les opérateurs veulent instaurer un financement des réseaux par les entreprises qui utilisent massivement leurs réseaux. Aujourd’hui, une poignée de géants du web consomment près de la moitié de la bande passante des opérateurs.
Cette initiative semble largement suivie en Europe et elle regroupe des opérateurs comme Orange, Deutsche Telekom ou encore Telefonica mais le récent accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis a entériné cette idée.
Un renoncement à la souveraineté de l’Europe
Laurentino Lavezzi, Directeur des affaires publiques d’Orange, a vivement critiqué l’abandon des discussions autour de ce péage numérique et estime que cela « sonne le glas des télécoms européens » dans une publication sur X.
Selon lui, l’opérateur avait des opérateurs de premier plan dans les années 90 mais « la régulation européenne, fragmentée et souvent punitive » a transformé le paysage et les opérateurs ne sont devenus que des « tuyaux » comme il le qualifie.
Pis encore, le renoncement à ce fair share (partage équitable des frais) représenterait le fait que « l’Europe a cessé de défendre ses acteurs industriels, mais elle a aussi renoncé à sa souveraineté dans la négociation commerciale ».
Le Directeur des affaires publiques ajoute que le contraste entre le Vieux Continent et la Corée du Sud « est frappant ». Le pays a mis en place un tel barrage numérique mais contrairement à ce que laisse entendre Laurentino Lavezzi, la situation n’est pas vraiment idéale dans le Pays du matin calme.
Toutefois, il rappelle la responsabilité de Bruxelles qui doit « restaurer la compétitivité des télécoms européens, condition de toute souveraineté numérique » puisque le secteur est « le socle de l’écosystème digital » du Vieux Continent.