Fibre : Orange en retard dans les déploiements en zone AMII, l’Arcep lui tend la main avant la sanction
Le déploiement de la fibre est un sujet sensible. Malgré les bons chiffres, il reste encore une bonne partie du territoire à couvrir et l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms, veille au grain pour les zones AMII.
Pour la couverture du pays en fibre optique dans le cadre du plan France très haut débit, le territoire est découpé en plusieurs zones. On retrouve les zones très denses, déployées par les quatre opérateurs, les zones AMII déployées par Orange ou SFR, et les zones d’initiative publique déployées par le secteur public en lien avec des opérateurs privés.
Dans les zones AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement), ce sont les opérateurs privés qui se chargent du déploiement sur leurs fonds propres. Seuls Orange et SFR se partagent ce gâteau et l’opérateur historique est celui qui fibre le plus ces zones.
Mais depuis maintenant plusieurs mois, les deux opérateurs sont en retard en ce qui concerne les déploiements dans les AMII et la crise sanitaire traversée en début d’année n’aide pas à améliorer le nombre de prises posées.
Orange, mais aussi SFR, est dans le viseur de l’Arcep. Si l’opérateur ne tient pas ses promesses, il devra payer de lourdes amendes. Mais le régulateur est également préoccupé par certaines stratégies prédatrices que les opérateurs pourraient mettre en place.
Sébastien Soriano, Président de l’Autorité, avoue auprès de La Tribune que ce qui serait dérangeant c’est qu’Orange préempte ces zones en n’achevant pas « les zones qu’il a commencé à couvrir pour se réserver, en quelque sorte, une partie du réseau plus grande que ce qu’il est capable de faire ».
L’Arcep sera donc attentive à ce qu’Orange n’ait « pas eu les yeux plus gros que le ventre ». Pour se faire, le gendarme des télécoms veillera à ce qu’Orange aille jusqu’au bout du déploiement d’une zone que l’opérateur a commencé à couvrir.
Des échanges entre les deux entités ont lieu en ce moment comme le confirme Sébastien Soriano et il « leur tend la main » avant la sanction.
Il souhaite qu’Orange mette en place rapidement un abonnement « raccordable à la demande ». Sous ce nom se cache la possibilité des clients de souscrire à un abonnement fibre même si le réseau n’est pas entièrement terminé.
Une fois la demande faite, Orange s’efforcera de raccorder le plus rapidement possible le client, sous quelques semaines ou mois selon l’importance des travaux.
Ce principe pourrait être bénéfique pour l’opérateur puisque les clients désireux d’avoir la fibre pourraient ainsi être traités plus rapidement. Aujourd’hui, la fibre est présente auprès de beaucoup de clients mais ceux-ci n’ont pas tous pris une offre fibrée.
Une telle offre permettrait à l’Arcep « d’en tenir compte dans son appréciation » et alléger les sanctions s’il y en a. Orange pourrait être doublement sanctionné par le gendarme des télécoms.
Une première fois pour le retard dans ses engagements dans les zones AMII et pour l’obligation de complétude qui impose aux opérateurs de terminer la couverture d’un quartier dans un certain délai.
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