Empreinte environnementale du numérique : l’Arcep et l’ADEME publient leur premier rapport
L’Autorité de régulation des télécoms et l’Agence de la transition écologique ont remis leur premier rapport au gouvernement concernant l’empreinte environnementale du numérique en France.
Le numérique est souvent perçu comme créateur de croissance et de nouveaux modèles économiques, mais il a pourtant un impact réel sur l’environnement.
Pour y faire face, le gouvernement avait confié en août 2020 à l’Arcep et à l’ADEME une mission afin de mesurer l’empreinte environnementale du numérique et d’identifier des leviers d’actions ainsi que des bonnes pratiques pour la réduire. Les deux organisations ont aujourd’hui remis leur étude au gouvernement.
Le numérique représente 2,5% de l’empreinte carbone de la France
Le secteur du numérique est responsable de 2,5% de l’empreinte carbone du pays, et cela ne cesse d’augmenter. Il consomme par ailleurs des ressources non renouvelables et 2,5% de l’empreinte du pays, cela représente 16,9 millions de tonnes d’équivalent CO2. C’est légèrement plus que le secteur des déchets (2%).
Concernant les déchets justement, les services numériques en produisent 20 millions de tonnes par an, en tenant compte de l’ensemble du cycle de vie du produit (fabrication, distribution, utilisation, fin de vie).
Et parmi tous les impacts environnementaux, l’étude indique que l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, l’empreinte carbone, les radiations ionisantes, liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux et métaux) ressortent comme des impacts prédominants du numérique.
La fabrication des terminaux, principale source de gaz à effet de serre
Les terminaux, et plus particulièrement les écrans et les téléviseurs, sont à l’origine de 65 à 90% de l’impact environnemental, d’après le rapport de l’Arcep et de l’ADEME. Arrivent ensuite les centres de données, puis les réseaux.
De toutes les étapes du cycle de vie des produits, c’est la phase de fabrication qui est la principale source d’impact, et elle est suivie de la phase d’utilisation. La fabrication et l’utilisation concentrent d’ailleurs jusqu’à 100% de l’impact environnemental.
Quelles solutions pour réduire l’impact du numérique sur l’environnement ?
Le rapport de l’Autorité de régulation des télécoms et l’Agence de la transition écologique indique qu’il est nécessaire d’approfondir la connaissance des impacts, de collecter des données et de permettre l’ouverture de bases de données publiques. Il fait part également du besoin de disposer de données fiables pour affiner la modélisation des différentes composantes du numérique, ainsi que la nécessité d’agir sur l’impact environnemental des équipements et des matériels.
Pour cela, plusieurs éléments sont mis en avant : l’allongement de la durée d’usage des équipements numériques, la réparabilité, la durabilité, le réemploi, le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité ou encore la réparation.
L’interdépendance entre les réseaux, les centres de données et les terminaux ne doit pas non plus être oubliée. L’étude des deux organisations pointe enfin la nécessité d’impliquer tous les acteurs comme les entreprises qui conçoivent les services numériques, matériels ou logiciels, pour aller vers de l’écoconception. Les usagers, particuliers comme professionnels, doivent aussi être sensibilisés à un usage vertueux et sobre des services numériques.
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