TikTok lance le projet Clover pour sauver sa peau en Europe
Afin de rassurer les autorités européennes et éviter tout risque de bannissement comme aux Etats-Unis, TikTok dévoile aujourd’hui le projet Clover. Ce projet vise à limiter le transfert des données des utilisateurs européens du réseau social vers la Chine et nommer une entité européenne responsable du traitement de ces données.
Alors que la Commission européenne a décidé d’interdire l’app TikTok sur les téléphones de ses agents, ByteDance, la maison mère du réseau social, dévoile son projet Clover pour assurer ses arrières sur le Vieux Contient.
Ce projet, qui fait écho au projet Texas lancé le mois dernier aux Etats-Unis pour assurer la protection des données des utilisateurs américains de TikTok, vise à nommer une entité européenne tierce responsable de la collecte et de la sécurité des données des utilisateurs européens. Un rôle équivalent à celui d’Oracle aux Etats-Unis.
Les données des utilisateurs européens resteront en Europe dès 2023
Concrètement, ByteDance veut que les données de ses utilisateurs européens restent en Europe et ne soient pas transférées en dehors du continent, afin de créer une « enclave autonome et sécurisée ». La firme chinoise précise qu’elle commencera « à stocker localement les données des utilisateurs européens de TikTok cette année et la migration se poursuivra jusqu’en 2024 ».
Pour mener à bien ce stockage des données utilisateurs en Europe, ByteDance envisage de créer un deuxième centre de données en Irlande, puis un autre dans la région de Hamar en Norvège. Et ces centres de données seront supervisés par la fameuse entité européenne tierce qui n’a pas encore été choisie.
Mais selon les dernières informations, les discussions entre ByteDance et certains candidats sont déjà bien avancées. Ce nouveau partenaire européen devrait très probablement être une entreprise spécialisée dans le domaine de la sécurité informatique.
TikTok prêt à tout pour éviter le bannissement
La gestion des trois centres de données européens, à terme, coûtera 1,2 milliard d’euros par an à ByteDance, mais la firme est prête à tout pour éviter le bannissement de son réseau social vedette sur le continent et ailleurs.
Pour Theo Bartram, le vice-président des relations gouvernementales, ByteDance est « une société pro-conformité » et le projet Clover est une approche « très ouverte aux conseils et avis des gouvernements, régulateurs et experts ».
En tout cas, Clover montre la motivation du géant chinois des réseaux sociaux de ne pas être banni de ses marchés majeurs et est un moyen de séduire les autorités européennes afin d’éviter toute sanction ou interdiction sur le territoire. Il faut dire que la situation actuelle de TikTok aux Etats-Unis est très incertaine avec l’approbation récente de la loi donnant à Joe Biden le pouvoir d’interdire totalement la plateforme du sol américain. Et dans nos contrées, le gouvernement réfléchit à son interdiction sur les téléphones des fonctionnaires.
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