TikTok dans le viseur du Sénat : quel sort pour le réseau social en France ?
Alors que TikTok cumule les interdictions dans plusieurs pays, le Sénat a décidé d’ouvrir une commission d’enquête sur le réseau social. L’objectif est de déterminer si oui ou non ByteDance opère pour le compte de la Chine en détournant les données de ses utilisateurs.
Les origines chinoises de TikTok inquiètent de plus en plus les gouvernements de nombreux pays. Après les Etats-Unis, le Canada et la Belgique, c’est la France qui enquête sur le réseau social de partage de vidéos courtes.
Selon les sénateurs français, ce dernier présente des « zones d’ombre », notamment en ce qui concerne son fonctionnement et son lien avec la Chine. C’est pourquoi le Sénat a décidé d’ouvrir une commission d’enquête sur TikTok pour étudier en profondeur ses origines chinoises ce lundi 13 mars.
Plusieurs auditions durant l’été
Alors que la crainte monte autour de TikTok dans plusieurs pays, la France a décidé de passer à l’étape supérieure et faisant passer plusieurs auditions aux représentants de ByteDance cette année.
L’objectif du Sénat est de mettre en lumière les spécificités nationales mises en place sur l’algorithme de recommandation, le véritable fer de lance de la plateforme, et de vérifier « si ces différences de fonctionnement ont pour objet ou pour effet de servir une stratégie tendant à porter atteinte aux utilisateurs étrangers de TikTok, à la cohésion ou à la sécurité des Etats étrangers », d’après l’exposé des motifs de la commission d’enquête repris par Les Échos.
La commission d’enquête prévoit que plusieurs auditions auront lieu d’ici la fin de l’été pour déterminer la nature des relations entre TikTok et le gouvernement chinois.
Quid de l’algorithme
Alors que plusieurs auditions seront tenues d’ici la fin de l’été, une première a déjà eu lieu cette semaine. Durant celle-ci, un chercheur en intelligence artificielle a avancé que l’algorithme était similaire à celui des autres plateformes concurrentes, comme Facebook et Instagram. Mais il a ajouté que la provenance d’un État non démocratique posait des questions supplémentaires.
Et ce n’est pas tout car le chercheur en intelligence artificielle a remis sur la table le fameux bouton secret qui permet aux employés de mettre en avant certains contenus par rapport à d’autres. Dans le pire des cas, cette mise en avant forcée de quelques vidéos pourrait être utilisée à des fins de propagandes pour le compte de Pékin, ce que redoutent les sénateurs français et d’autres gouvernements. Si le chercheur explique ne pas avoir « la preuve que des messages politiques ont été poussés ainsi », il affirme que « la fonctionnalité existe » tout de même.
Pour se défendre, TikTok insiste une fois de plus sur le fait que ses employés agissent indépendamment du gouvernement chinois.
Reste à savoir ce que les prochaines auditions nous réserve pour le réseau social. En tout cas, la France réfléchit à l’interdire sur les téléphones professionnels de ses fonctionnaires. L’étau se resserre de plus en plus sur la plateforme de ByteDance dans l’Hexagone.
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