Facebook surveille toujours les plus jeunes, malgré ses précédentes annonces
Facebook aurait-il menti concernant la surveillance des jeunes utilisateurs sur sa plateforme ? D’après un nouveau rapport, le réseau social, qui avait pourtant déclaré l’inverse, continuerait toujours de collecter leurs données.
Le groupe Facebook a récemment changé de nom pour devenir Meta et depuis quelque temps, il fait l’objet de nombreuses révélations qui viennent entacher son image. A présent, une nouvelle recherche de plusieurs organismes vient accuser Facebook de toujours surveiller les adolescents alors qu’il affirmait pourtant l’inverse.
D’après ce rapport, la publicité de surveillance, qui récolte des données, a des impacts sur les enfants et cela suscite de nombreuses inquiétudes. La publicité basée sur leurs données serait même plus trompeuse pour les enfants que la publicité dite traditionnelle. Cette forme de publicité pourrait pousser à la consommation, à la déception, mais aussi à des conflits parent-enfant. Et cela bien sûr, avec des conséquences sur la santé mentale et le bien-être des plus jeunes.
Facebook n’a pas tenu ses promesses
Il faut rappeler pourtant qu’en juillet dernier, le groupe Meta annonçait des modifications concernant la publicité destinée aux enfants. Il affirmait alors « avoir entendu des défenseurs de la jeunesse » au sujet de ces préoccupations et déclarait être « d’accord avec eux ». Il disait également faire preuve de prudence sur la façon « dont les annonceurs peuvent atteindre les jeunes », rappellent les auteurs du rapport. Cela signifiait que les options de ciblage qui étaient jusqu’alors utilisées – comme celles basées sur les intérêts ou les activités sur d’autres apps et sites web – ne seraient plus disponibles pour les annonceurs.
Pourtant, la recherche montre que le groupe Meta n’a pas limité l’utilisation de publicité de surveillance sur les enfants. Il continuerait de collecter leurs données personnelles pour alimenter son système de diffusion publicitaire, et la seule différence correspondrait au remplacement du ciblage « sélectionné par les annonceurs » par un ciblage « sélectionné par un système de diffusion d’intelligence artificielle ».
Or pour les auteurs du rapport, ce n’est pas une amélioration pour les enfants et il ne s’agit pas d’une approche de prudence comme a pu l’affirmer précédemment le groupe : « Compte tenu du pouvoir de l’intelligence artificielle, ce système peut en fait être pire pour les enfants ». C’est pourquoi ils appellent Meta à mettre fin à la publicité de surveillance pour les enfants et les adolescents, sur toutes leurs plateformes.
Le groupe Meta dans la tourmente
Ce ne sont pas les premières révélations préoccupantes pour l’entreprise américaine, en particulier en ce qui concerne les jeunes utilisateurs. Il faut rappeler qu’il y a quelques semaines, la lanceuse d’alerte Frances Haugen avait fourni de nombreux documents à la presse, révélant que Meta effectuait des recherches sur les effets de son application Instagram sur les adolescents. Ces recherches montraient que les effets pouvaient être néfastes sur la santé mentale des plus jeunes, allant jusqu’à empirer le rapport à son corps d’une ado sur trois.
La lanceuse d’alerte, ancienne salariée du groupe, accusait également la plateforme de préférer le profit plutôt que la sécurité de ses utilisateurs, notamment via une reconfiguration de ses algorithmes.
Mais ce n’est pas tout car dernièrement, Facebook aurait tenté d’appâter les enfants à partir de 6 ans alors que l’âge minimum est actuellement de 13 ans. Et c’est sans parler d’un projet cette fois-ci provenant d’Instagram, de proposer une version pour les moins de 13 ans. Un projet vivement critiqué et qui a finalement été suspendu…
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.