Plusieurs opérateurs européens se sont réunis pour créer une coentreprise qui propose une alternative aux cookies lors d’une visite sur un site web, mais la solution n’attirerait pas vraiment les médias français.
Orange, Deutsche Telekom, Telefonica et Vodafone se sont lancés dans une coentreprise pour remplacer les cookies tiers lors d’une visite d’un site web tout en donnant aux utilisateurs plus de contrôles. Mais la solution ne serait pas au goût des médias français.
Beaucoup d’obstacles à la mise en place de la solution
Lancée en Allemagne l’an dernier, la solution arrive petit à petit en France et Utiq multiplie les présentations devant les médias qui semblent plutôt dubitatifs face à cette dernière. Journal du Net a interrogé deux groupes médias français représentant les plus importants marques, et ils se montrent sceptiques face au produit.
La solution sans cookie serait pour le moment insuffisante et surtout, avec de nombreux points bloquants qui ne donnent pas envie de l’utiliser. Utiq demande également un bandeau de consentement aux utilisateurs, les visiteurs de sites web se retrouveraient dès lors face à deux bandeaux de consentement en se rendant sur certains sites web, ce qui pourrait faire fuir les visiteurs et donc faire baisser le chiffre d’affaires.
Le deuxième point soulevé est le manque de clarté de la solution. Le bandeau présentera le nom d’Utiq directement, ce qui pourra poser problème pour les visiteurs qui ne connaissent pas l’entreprise alors que le logo de l’opérateur qui est derrière le service pourrait le rassurer, d’après le JDN. Mais il se pourrait qu’une telle solution subisse une levée de boucliers de la part des opérateurs cette fois, qui ne devraient pas vraiment apprécier de voir le logo d’un concurrent s’afficher partout lorsque l’un de ses clients va visiter des sites internet.
Le troisième point de blocage est que la technologie ne fonctionne pas en WiFi. L’expérience n’est donc aucunement unifiée, même sur un même appareil, ce qui rend l’acceptation difficile également si l’utilisateur se voit proposer les cookies classiques, puis après la solution sans cookies.
D’autres freins existent mais ils sont plutôt du côté des éditeurs, comme la faible pénétration d’Adform en France ou encore l’opacité du modèle numérique. La solution est gratuite mais les éditeurs craignent qu’elle devienne payante par la suite.
Pour le moment, les médias français se montrent donc plutôt circonspects face à Utiq et l’entreprise devra régler ces problèmes si elle veut que son produit soit implémenté dans les sites web.