Malgré les annonces officielles, seuls 8,5 % des collèges ont réellement mis en place le dispositif. Une enquête du SNPDEN-UNSA (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) révèle qu’une large majorité des chefs d’établissement n’ont pas suivi la recommandation. Si 43 % d’entre eux se disent favorables sur le principe, 67 % déclarent ne pas envisager de l’appliquer, et 25 % restent indécis, attendant des précisions des autorités locales.
Une logistique trop lourde à assumer
Les réticences s’expliquent avant tout par des contraintes logistiques et humaines. Mettre en œuvre un système de casiers ou de pochettes scellées pour plusieurs centaines d’élèves implique une organisation rigoureuse, du personnel supplémentaire à l’entrée des établissements et une mobilisation quotidienne. Or, selon une autre étude syndicale, près de trois quarts des établissements n’avaient pas à la rentrée une équipe éducative complète. Un collège de 450 élèves, par exemple, devrait investir près de 10 000 euros pour s’équiper, un budget que peu peuvent se permettre sans aide extérieure.
Des finances locales sous tension
Théoriquement, le financement de ce dispositif incombe aux départements. Mais ces derniers n’ont reçu ni instructions claires ni subventions dédiées de l’État. Résultat : les demandes de dotation pour l’achat de casiers ou de pochettes sont restées très rares, selon l’association Départements de France. Dans plusieurs collèges, le choix s’est posé entre investir dans cette mesure ou préserver d’autres projets pédagogiques ou sorties scolaires, souvent jugés prioritaires.
Une interdiction déjà en vigueur depuis 2018
Le cœur du débat repose sur une question simple : est-il nécessaire d’imposer une nouvelle règle quand une loi existe déjà ? Depuis 2018, l’usage du téléphone portable est interdit dans les établissements scolaires, sauf exceptions décidées localement. Cette interdiction semble largement respectée selon les principaux interrogés. « Le taux d’usage du téléphone en journée est proche de zéro », affirme Bruno Bobkiewicz, proviseur à Paris et secrétaire général du SNPDEN-UNSA. Pour nombre d’entre eux, la réglementation actuelle fonctionne et n’a pas besoin d’être durcie.
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