
Selon les trois groupes, dans un secteur marqué par une forte maturité, cette opération vise à garantir la continuité de service pour les abonnés SFR tout en répondant à plusieurs enjeux stratégiques. Elle permettrait de renforcer les investissements dans les réseaux très haut débit, la cybersécurité et les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle. À travers ce projet, les trois opérateurs entendent également consolider la souveraineté nationale sur des infrastructures critiques, tout en maintenant un environnement concurrentiel bénéfique pour les consommateurs.
L’offre déposée par les trois acteurs concerne l’essentiel des activités de SFR, à l’exception de certaines filiales comme Intelcia, UltraEdge, XP Fibre, Altice Technical Services ainsi que des opérations menées dans les départements et territoires d’outre-mer. Elle valorise les actifs ciblés à 17 milliards d’euros, soit une estimation implicite de plus de 21 milliards pour l’ensemble d’Altice France.
Un partage des rôles entre les trois opérateurs
La répartition envisagée des activités est déjà clairement définie. L’activité B2B serait principalement reprise par Bouygues Telecom, avec une participation de Free-Groupe iliad. Pour le segment grand public, les trois opérateurs se partageraient les actifs. Les infrastructures et les fréquences seraient également réparties entre eux, à l’exception du réseau mobile de SFR en zone non dense, que reprendrait Bouygues Telecom.
En termes de répartition de la valeur, Bouygues Telecom assumerait 43 % du total, Free-Groupe iliad 30 %, et Orange 27 %. La concrétisation de cette offre reste toutefois soumise à plusieurs conditions. Elle dépend d’un accord du vendeur, d’une phase de vérifications comptables et opérationnelles (due diligence), et d’un feu vert réglementaire. Les instances représentatives du personnel devront également être consultées.
Des étapes réglementaires et sociales incontournables
Dans le cas où certaines activités ne pourraient pas être immédiatement transférées à leurs nouveaux propriétaires, une société commune prendrait temporairement le relais. Cette entité assurerait la gestion opérationnelle pendant une phase de transition, le temps d’assurer une migration progressive des clients, avec l’appui des salariés actuels d’Altice.
Si rien ne garantit encore que l’opération aboutira, cette initiative marque un tournant. Elle illustre la volonté des opérateurs français de coopérer pour renforcer la solidité de leurs infrastructures tout en préparant l’avenir technologique du secteur, dans un cadre de concurrence maîtrisée.
Soyez le premier à poster un commentaire
Partagez votre avis et participez à la discussion en laissant un commentaire ci-contre.