SFR se rêve en leader de la 5G
Lors de son déplacement pour la signature du réseau fibre de Rennes Métropole, Alain Weill, PDG de SFR, a répondu aux questions d’Ouest France sur la stratégie du groupe.
La 5G devrait arriver début 2020 en France mais déjà les opérateurs se livrent à une « guerre » de communication concernant ce futur réseau. Et le PDG de l’opérateur au carré rouge n’y va pas par quatre chemins dans les colonnes du quotidien : « nous avons été moteurs sur la 3G et la 4G. Naturellement, on souhaite prendre le leadership sur la 5G ».
Si SFR a bien été le premier a sortir la 4G pour le grand public le 28 novembre 2012, Orange avait déjà ouvert les vannes pour ses clients entreprises en juin 2012 à Marseille puis le 21 novembre dans d’autres villes mais ce dernier avait attendu 6 mois pour ouvrir son réseau aux particuliers.
Alain Weill indique par ailleurs que le déploiement de la 4G ne sera pas oublié. En effet, les opérateurs ont signé le New-Deal mobile avec le gouvernement pour le déploiement du réseau de quatrième génération dans les zones peu ou pas couvertes. C’est « l’enjeu actuel » qui devrait prendre fin d’ici 2023-2024 et qui devrait laisser place à une intensification du déploiement du réseau de cinquième génération.
Pour déployer ce nouveau réseau, de nouvelles antennes seront nécessaires. SFR a déjà utilisé des équipements Huawei en Île-de-France pour la 4G et se dit prêt à le faire à nouveau pour la 5G si le gouvernement donne son accord. Le cas échéant, l’opérateur se pliera à la décision de l’Etat mais estime que cela aura comme conséquence de retarder le déploiement en France.
Les déploiements dans la 4G, la 5G et la fibre nécessitent des investissements toujours plus importants. Alain Weill concède que SFR dépensera plus de 3,5 milliards d’euros rien que cette année, sans parler de l’achat des licences à l’automne.
Si l’opérateur est très endetté, quasiment 30 milliards d’euros avant les récentes cession, le PDG se veut rassurant quant à la capacité d’investissements : « Le niveau d’endettement est totalement maîtrisé. C’est assez courant dans le secteur des télécoms parce qu’il génère des revenus récurrents. Et c’est une véritable stratégie de l’actionnaire principal, Patrick Drahi, qui veut développer son groupe en France, au Portugal et aux États-Unis. Pour en garder le contrôle, il n’y a pas cinquante solutions. Il faut accepter de s’endetter ».
Une stratégie qui serait malgré tout viable à long terme, il faut dire que Patrick Drahi, fondateur d’Altice la maison mère de SFR, est un vieux loup de mer des réseaux : « Il a commencé à déployer du câble dans les années 1990 en ayant, déjà, recours à l’endettement. À l’époque, il avait encore moins de moyens qu’aujourd’hui. Sa stratégie dure depuis trente ans. Ça prouve qu’elle est extrêmement bien maîtrisée » ajoute Alain Weill.
Un investissement toujours plus important, malgré l’arrivée de Free en 2012 sur le secteur du mobile. Le quatrième entrant a fait subir « une concurrence très intense » aux opérateurs déjà en place, suite à cela les « prix ont fortement baissé ». Il ne nie pas que les faibles prix sont une aubaine pour les clients mais il signale qu’il faut voir au delà de ce simple spectre : « Nous avons, en France, les tarifs télécoms les plus bas d’Europe, mais on a du retard par rapport à d’autres pays. Le Portugal aura fini d’être fibré dès cette année. L’arrivée de Free a retardé le développement des infrastructures en France parce que les opérateurs avaient moins de moyens pour investir ».
Le Portugal est un sujet bien connu puisque Altice est présent là bas mais le territoire est très différent, il est en effet quasiment 7 fois plus petit, ce qui aide à déployer plus rapidement.
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