StopCovid : La souveraineté remise en question
Pour le déconfinement, l’exécutif souhaitait une application pour smartphone afin de suivre les malades et prévenir les personnes potentiellement contaminées tout en gardant la main dessus, question de souveraineté mais de multiples barrières se dressent.
StopCovid qui devrait permettre d’établir les contacts entre les personnes et les risques de contamination au Covid-19 n’est pas encore sortie qu’elle soulève déjà de nombreuses questions. Voulue par le Gouvernement, elle est décriée par ses opposants notamment pour des questions de respect de la vie privée.
Avant même le début du développement un problème était déjà soulevé : l’application ne peut pas fonctionner sous iOS sauf si elle est en premier plan, empêchant l’utilisation d’autres applications et drainant la batterie à toute vitesse.
Mais cette restriction a été mise en place par Apple pour une bonne raison. En effet, l’utilisation du bluetooth dans ce but a été supprimée par la firme de Cupertino pour empêcher justement ce traçage de la part d’applications tierces. De plus, ce mode de fonctionnement existe également sous Android, depuis la version 8 et selon le constructeur du téléphone, qui peut choisir ou non de mettre en place cette restriction. Android 8 ou ultérieurs sont installés sur près de 60% des smartphones tournant sous le système d’exploitation de Google, ce qui laisse une petite frange de la population qui n’aurait pas la contrainte.
Google et Apple ont décidé de travailler ensemble à la création d’une API qu’ils mettraient à disposition des états et des agences de santé afin que le bluetooth soit utilisable comme souhaité.
Problème, la France ne souhaite pas l’utiliser et essaie de faire céder les géants en face. Même les Etats-Unis n’y sont jamais arrivé. Les allemands qui faisaient parti du consortium formé avec la France, l’Italie et l’Espagne sont parti afin d’utiliser l’API de Google et d’Apple.
Aymeril Hoang, à la charge du numérique au sein du conseil scientifique, regrette ce départ selon une entrevue avec l’Opinion. Selon lui, les équipes techniques discuteraient avec les deux entreprises américaines, de même que Thierry Breton, commissaire européen, qui a récemment parlé à Tim Cook, le PDG d’Apple.
Aymeril « n’envisage pas qu’Apple réponde non ». Il argue que c’est « une question de souveraineté et de liberté du propriétaire d’un smartphone » avant d’ajouter « Il est quand même surprenant qu’on en soit arrivé à un débat où des Etats, des autorités de santé publique doivent légitimer leur souveraineté face à Google ou Apple… ! ».
Pour rappel, d’autres états ont déjà demandé à Apple de lever ces restrictions. Ce qui n’a jamais été fait jusqu’à maintenant et la firme à la pomme ne semble pas vouloir céder.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.