Après une levée de fonds de plus de 270 millions d’euros, Back Market s’inquiète de la redevance copie privée
La semaine dernière, Back Market a conclu un nouveau tour de table de plus de 270 millions d’euros mais malgré cela, la quatorzième licorne française « n’a pas tout à fait prévu de sortir le champagne ».
Entreprise lancée en 2014, Back Market est un site qui sert d’intermédiaire entre les particuliers et des professionnels de la filière du reconditionnement.
Très vite, l’entreprise lève plusieurs millions d’euros et le confinement de 2020 suite à la pandémie, lui a permis d’augmenter encore plus ses ventes.
Il y a quelques jours, Back Market a réalisé une nouvelle levée de fonds. D’un montant de 276 millions d’euros, le tour de table a fait rentrer la startup dans la catégorie des licornes, c’est-à-dire les entreprises qui sont estimées à plus d’un milliard de dollars.
Malgré ce statut nouvellement atteint, Back Market ne semble pas à la fête si l’on en croit un billet de blog de l’entreprise intitulé « pourquoi on n’a pas tout à fait prévu de sortir le champagne, malgré une levée de fonds de 276 millions d’euros. »
La redevance pour copie privée sur les biens reconditionnés
En effet, depuis quelques semaines plane la menace d’une extension de la redevance pour copie privée aux appareils reconditionnés. Cette taxe imposée sur les appareils avec une mémoire interne ou sur les supports d’enregistrement vise à financer les ayants-droit de la culture sous le prétexte que ces appareils ou supports permettent de copier des œuvres.
Chaque téléphone neuf vendu est ainsi taxé de quelques euros (12€ pour un téléphone de 64 Go ou 14€ pour un téléphone de 128 Go par exemple). Mais certains désirent faire payer une nouvelle fois cette taxe.
Les résultats et le statut de licorne de Back Market le prouvent, le reconditionné est un marché de plus en plus important et Copie France, l’organisme qui récupère la redevance, ne veut pas passer à côté de cette possible manne supplémentaire.
Après avoir récupéré 273 millions en 2020, en augmentation par rapport à 2019, Copie France semble ne pas vouloir s’arrêter là et fait pression au sein du gouvernement pour qu’il adopte cette proposition.
Back Market considère que cela serait « une double injustice. Pour les consommateurs d’abord – qui verront leur pouvoir d’achat grignoté par une nouvelle taxe, qui sera d’ailleurs parfois payée deux fois (lors de l’achat du produit neuf, puis à nouveau une fois ce produit vendu reconditionné). Pour les reconditionneurs ensuite – car cette redevance (14€ par appareil reconditionné en moyenne) va bien évidemment rogner leurs marges et amputer leur compétitivité. »
« De notre côté, on a tenté par (à peu près) tous les moyens d’expliquer au législateur qu’il était sur le point de mettre en péril des centaines d’emplois partout dans l’hexagone et de couper les ailes à tout un pan de l’économie circulaire remade in France. Mais il semblerait qu’on soit encore un poil moins costaud en lobbying que Monsanto » ajoute l’entreprise très remontée contre cette disposition, qui va à l’encontre du projet de loi visant à réduire l’impact environnemental du numérique.
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