L’Arcom et l’Arcep publient une étude sur l’impact environnemental de la télévision en France
Les usages audiovisuels des français ont été scruté pour la première fois afin de connaître leur impact environnemental. L’Arcom et l’Arcep viennent de publier l’étude en collaboration avec l’ADEME.
Conformément à la loi « climat et résilience », l’impact environnemental des usages audiovisuels des français a été étudié. Sans grand étonnement, les téléviseurs sont là encore les premiers contributeurs de cet impact.
Près de 20 km de TGV pour une heure de YouTube sur smartphone
Si l’on n’imagine pas vraiment l’impact environnemental que peu avoir la télévision, l’Arcep et l’Arcom se sont penché dessus en lien avec l’ADEME, bien que l’agence de la transition énergétique soit souvent décriée pour ses approximations en tous genres en ce qui concerne le numérique.
L’étude publiée ce 7 octobre se penche sur toute la chaîne, en tenant compte des différents éléments la composant : terminal (télé, smartphone…), réseau (fixe, mobile, satellite…) ainsi que les centres de données où sont hébergées les vidéos en question.
Le secteur complet représenterait environ 2,9% de la consommation électrique de la France soit 13 TWh et 0,9% de son empreinte carbone avec 5,6 millions de tonnes équivalent CO2 soit environ un tiers de l’empreinte carbone du numérique calculée dans une précédente étude de l’Arcep et de l’ADEME. Ce chiffre serait équivalent à l’impact d’un parc de 4 million de véhicules particuliers.
Toujours d’après l’étude, une heure de consommation audiovisuelle émet entre 6 et 57 gCO2 eq, tout dépendra de l’usage et du terminal, soit l’équivalent d’un TGV qui roulerait sur 2 à 20 km ou d’un véhicule roulant entre 50 et 500 mètres.
Fait étonnant, l’étude indique que l’impact carbone le plus élevé est celui de l’usage d’une radio FM sur autoradio dans un véhicule thermique pour la simple et bonne raison que la radio est alimentée par de l’électricité produite à partir d’un moteur thermique fortement carboné. Le plus faible est celui d’une radio FM sur transistor.
L’impact carbone est très élevé en ce qui concerne la télévision. Les terminaux et en particulier les téléviseurs génèrent l’essentiel des impact environnementaux étudiés ici. Cela peut monter entre 72 et 90% selon les indicateurs.
Un téléphone a un impact carbone beaucoup plus faible qu’un téléviseur mais l’usage du réseau mobile pour regarder des vidéos en HD sur YouTube, Dailymotion ou encore Twitch font augmenter l’impact réel. A voir si la 5G broadcast pourra faire baisser l’impact carbone de la télévision sur mobile à l’avenir.
Un usage qui pourrait augmenter de 30% en 2030
Devant la croissance possible de 30% d’ici 2030, l’Arcep et l’Arcom appellent à prendre des mesures d’écoconception et de sobriété. De telles mesures pourraient permettre de diminuer l’impact d’un tiers.
Les pistes sont globalement les mêmes que pour le numérique avec l’écoconception des terminaux ainsi que l’allongement de leur durée de vie. Cela constitue l’un des principaux leviers disponibles et surtout, l’un des plus facile à mettre en place.
Il est ainsi conseillé de garder plus longtemps son téléviseur ou son smartphone, aller vers une meilleur réparabilité des appareils afin d’allonger leur durée de vie et développer le reconditionnement.
Enfin, l’étude conseille également des « paramétrages sobres » en diminuant la qualité de l’image et du son et en limitant les stratégies de captation de l’attention comme la lecture automatique des vidéos sur les sites web.
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