La France au centre d’un piratage international des chaînes beIN Sports
Les forces de l’ordre françaises sont actuellement en train d’enquêter sur un piratage de grande ampleur qui impliquerait l’Arabie Saoudite dans le but d’affaiblir le groupe Qatari spécialisé dans la diffusion sportive.
Selon les informations de Challenges, la police française enquête sur une plateforme pirate qui s’est lancée dans un premier temps dans la retransmission des chaînes de beIN Sports. Le service beoutQ, jeu de mot par rapport au nom beIN mais également pour signifier « dégager le Qatar », diffuse depuis un peu plus de deux ans les 10 chaînes du bouquet sportif.
Un piratage de grande ampleur puisque les chaînes sont diffusées via le satellite d’Arabsat avec seulement quelques secondes de décalage. La filouterie va même encore plus loin avec le logo de beIN qui est remplacé par celui de beoutQ, ou plutôt ce dernier qui se superpose sur le logo du premier. Le bouquet pirate remplace même la pub du bouquet par sa propre pub afin d’amortir les coûts de ce piratage international.
La chaîne Qatarie estime le manque à gagner à 1 milliard de dollars tous les 6 mois, soit 4 milliards de dollars depuis le début de l’affaire commencée en août 2017. Le piratage serait soutenu par l’Arabie Saoudite depuis la fin des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays mais depuis le début, beIN n’arrive pas à prouver le lien entre les pirates et l’Arabie Saoudite.
Fait étonnant, si le satellite utilisé pour diffuser les chaînes pirates émet principalement dans les pays du Golfe, il est possible de recevoir les chaînes dans le sud de la France avec une parabole classique et au delà si vous possédez une antenne plus grosse.
Aujourd’hui, le piratage prend une autre forme et s’adapte aux modes de diffusions actuels et les chaînes contrefaites sont disponibles également sur IPTV. Certains serveurs mettant à disposition les chaînes étaient hébergés en France durant un peu plus de deux mois avant d’être transférés en Angleterre lorsque les hébergeurs ont été mis au courant.
Le tribunal de grande instance de Paris a été saisi en référé par beIN Sports, ce premier n’a pas confirmé que Arabsat était en cause mais que tout laissait le penser quand même. Ce qui confirme les rapports de plusieurs autres experts et conforte beIN Sports dans l’implication du satellite avec cette « preuve technique irréfutable ».
L’avocat de l’opérateur satellite, Louis de Gaulle, s’interroge sur le fait que cette affaire est jugée en France et se demande pourquoi le bouquet cherche à obtenir une oreille bienveillante de la part de la justice française. Mais malgré les liens forts entre la France et le Qatar, la justice française reste indépendante et aucune issue ne devrait être trouvée en France pour cette affaire.
beIN Sports peut essayer de mettre la pression sur Arabsat mais pour que l’opérateur cesse toute diffusion, il faudrait voir avec les régulateurs de tous les pays concernés par la diffusion, un peu moins d’une trentaine. La chaîne pourra avoir du mal à obtenir un accord de la part de Riyad, qui est en plus l’actionnaire principal d’Arabsat avec 36% des parts quand Doha a seulement 10% des parts.
Cette bataille silencieuse n’est pas près de s’arrêter même si une pause est envisageable lors du prochain mondial de football qui se passera au Qatar et qui sera diffusé gratuitement dans tout le golfe persique.
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