
Principale différence avec l’accord Canal+, Orange s’engagerait à investir entre 45 et 60 millions d’euros sur trois ans, entre 2009 et 2011. Le chiffre final reste à fignoler, sachant qu’au départ les professionnels du cinéma réclamaient plutôt 90 millions d’euros. Orange s’engage à investir la moitié de ce minimum garanti dans le pré-achat de films français. La profession a renoncé à l’idée de taxer l’énorme chiffre d’affaires de France Télécom (53,4 milliards d’euros). Orange ne sera pas pour le cinéma la vache à lait espérée… Compte tenu de ce qu’est la cinématographie nationale – près de 200 films par an dont seuls 12 % sont rentables -, on se demande bien ce que les producteurs auraient pu faire de cette manne. Ou plutôt, on l’imagine très bien…
L’accord reprend également le minimum garanti par abonné selon les seuils définis par le CSA, il y a quelques mois au moment du lancement des chaînes cinéma d’Orange. À savoir qu’Orange versera 2,01 euros par mois et par abonné pour les oeuvres européennes – dont 1,70 euro pour les oeuvres françaises – jusqu’à ce que ses abonnés atteignent le nombre d’un million et demi. Puis, ce minimum passera à 2,25 euros – dont 1,90 euro pour les oeuvres françaises – quand le nombre de ses abonnés se situera entre 1,5 et 3 millions. Au-delà de 3 millions d’abonnés, Orange versera 3,12 euros pour les oeuvres européennes dont 2,64 euros pour les oeuvres françaises.
Prime au succès pour les films à plus de 500.000 entrées :
Les producteurs ont obtenu également qu’Orange consente à « une prime au succès« , à l’image de celle de Canal+. Grosso modo, à chaque fois qu’un film dépassera les 500.000 entrées, le producteur aura le droit à une rallonge financière d’Orange. C’est exactement la même clause qui figure dans l’accord Canal+. Un « simple copier-coller, » souligne un participant aux accords.

Un accord plus tactique que financier:
Enfin, Orange paiera son écot pour le visionnage des films en catch up et sur les services de vidéo à la demande. C’est là encore la même clause que Canal+, pondérée là encore par un seuil d’abonnés. Pour certains anti-Orange, cet accord n’est qu' »une façade » servant « d’alibi culturel » au géant des télécoms pour s’acheter quelques gros films américains tels Harry Potter sans avoir le lobby du cinéma français en permanence sur le dos… Contacté par lepoint.fr, Orange ne souhaite faire aucun commentaire.
Pour les professionnels du cinéma, cet accord, faute d’être la corne d’abondance, a au moins une vertu tactique : il fixe un minimum sous lequel Canal+ ne pourra descendre lorsque s’ouvrira, l’an prochain, la renégociation de son accord cadre avec le septième art.
Merci à François pour l’info

Dommage que quand on aime l’argent à ce point on ne s’étouffe pas avec.