
Avec les plateformes qui financent désormais le monde du cinéma, il est question de revoir la chronologie des médias mais l’accord semble difficile à obtenir entre les différentes parties.
Depuis cet été, les plateformes de SVoD comme Netflix, Prime Video ou Disney+ ont des obligations concernant le financement d’œuvres françaises et européennes mais malgré ces efforts vers la production issue du vieux continent et de l’Hexagone, les plateformes sont toujours soumises aux mêmes délais.
36 mois de délais pour les plateformes
Un film qui sort au cinéma ne peut ainsi pas être diffusé sur votre application de streaming préférée avant 36 mois actuellement et ce, même si elle a financé ce film à l’image de Disney, de ses productions et de Disney+.
Mais cela devrait changer étant donné que les plateformes injectent 80 millions d’euros supplémentaires par an via la directive SMA. Mais si une plateforme a le droit de diffuser un film plus tôt qu’auparavant, cela bouscule les autres acteurs qui eux aussi financent le cinéma depuis des décennies pour certains, et qui pourraient se retrouver lésés.
Revoir les fenêtres pour tout le monde
Aujourd’hui, CANAL+, premier financeur de la filière cinéma, peut diffuser les films 30 mois avant les plateformes. Cela lui confère un avantage certain aux yeux des passionnés mais si demain la différence n’est plus que de 6 mois, l’attrait pour la chaîne cryptée pourrait baisser.
La question de la réforme de la chronologie des médias est donc compliquée puisqu’il faut satisfaire tout le monde, y compris les chaînes généralistes gratuites comme TF1 ou M6. Celles-ci seraient impactés si les plateformes pouvaient diffuser les films au bout de 24 mois.
CANAL+ a donc lancé plusieurs menaces dont la plus récente concerne la scission de la chaîne principale en deux pôles, ce qui ferait baisser ce que CANAL+ doit payer au cinéma. En réalité, la quatrième chaîne pourrait offrir une certaine somme à la filière selon Les Echos.
Alors que la chaîne cryptée aura bien du mal à se passer du cinéma pour l’attractivité de son offre, elle pourrait contribuer à hauteur de 200 millions d’euros par an pendant trois ans voire cinq ans.
Comme le rappelle le quotidien, la chronologie des médias est avant tout un accord interprofessionnel et le cinéma pourrait faire une fleur sur les délais de diffusion si les plateformes ouvrent encore plus les vannes des financements. La décision finale devrait être connue d’ici la mi-décembre, d’après Les Echos.