Le patron d’Orange Espagne estime que « les économies d’échelle marqueront l’avenir des télécommunications »

Orange va créer une coentreprise avec son concurrent MásMóvil en Espagne pour créer un opérateur de plus grande envergure. Pour le patron de la filiale espagnole, il s’agit d’une opération « essentielle ».

A l’occasion de l’ouverture du sommet DigitalEs le 6 juillet dernier, Jean-François Fallacher – patron d’Orange Espagne – s’est exprimé sur le futur de l’opérateur dans la péninsule ibérique. Après plusieurs trimestres de pertes financières, Orange a décidé de créer une coentreprise avec son concurrent MásMóvil.

Plus d’investissements à l’avenir grâce aux économies

L’entreprise qui en résultera sera de taille par rapport aux deux opérateurs pris séparément. Elle sera la plus grande en nombre de clients avec 24 millions de lignes mobiles et 7 millions de lignes fixe et devrait générer près de 7,5 milliards d’euros de revenus annuels.

Mais au-delà des revenus plus élevés, la joint-venture permettra « de garantir un taux d’investissement supérieur à celui que les deux entreprises pourraient maintenir individuellement », ce qui est nécessaire pour booster l’innovation, gagner encore plus de parts de marché et engendrer des économies d’échelle.

De plus, les deux opérateurs sont complémentaires, Orange étant haut de gamme alors que MásMóvil est plus axé vers le lowcost. Cela leur donnera l’occasion d’occuper tous les marchés possibles avec des offres autour de la 5G ainsi que de la fibre, et procurera au nouvel ensemble « la clé de la réussite » selon Jean-François Fallacher.

Pour le patron d’Orange Espagne, « il s’agit d’une initiative courageuse et nécessaire » qui s’inscrira bien au-delà des deux entreprises avec avec la clé une hausse des revenus pour tous, ce qui devrait contrecarrer un marché qui a perdu en une décennie environ un tiers de ses revenus alors que les investissements augmentent en même temps pour sortir la 5G et la fibre.

Pour Orange Espagne, il s’agit d’environ 20% des revenus qui sont investis pour les réseaux mobiles et la fibre, notamment pour la sortie du XGSPON, soit la fibre à 10 Gb/s (en théorie) et ces investissements seront encouragés grâce « aux économies d’échelle qui seront générées » par ce projet.

Les synergies sont donc très importantes et les efforts soutenus de tous les opérateurs durant la dernière décennie – on parle de 500 milliards à l’échelle européenne – pourraient engendrer d’autres rapprochements dans d’autres pays européens. C’est déjà le cas pour Orange en Roumanie, pour Iliad (Free) en Pologne et peut-être en France un jour ? La réduction du nombre d’opérateurs en Europe a déjà bien commencé.