Arnaques par SMS : une start-up derrière les 400 000 SMS frauduleux

En février dernier, cinq hommes ont été mis en examen pour avoir organisé l’envoi à grande échelle de SMS frauduleux. Mais c’est une start-up du « marketing digital » et de « l’envoi de SMS de masse » qui se trouvait derrière.

L’an dernier, des centaines de milliers de personnes ont reçu des messages frauduleux, des tentatives d’arnaques à l’assurance maladie qui demandait de mettre à jour leur carte vitale puis d’entrer leurs coordonnées bancaires.

Une attaque qui a touché uniquement les clients Orange

Au delà de cette arnaque déjà bien répandue, c’est surtout le mode de fonctionnement qui a interrogé cette fois. En effet, les numéros de téléphones avaient été cette fois récupérés grâce à des IMSI catchers qui étaient promenés dans Paris à l’aide de voitures.

Ces appareils, qui sont illégaux et réservés aux services de renseignement et aux forces de l’ordre, récupéraient les numéros de téléphones environnants sur la 4G puis envoyaient des SMS à ces numéros via la 2G, d’après Libération qui a mené l’enquête.

En tout, ce sont plus de 240 000 clients d’Orange qui ont été ciblés entre septembre 2022 et février 2023, les autres opérateurs ont été épargnés mais on ne sait pas vraiment pour quelle raison. Et ils ont reçu plus de 420 000 SMS au total, certains de ces clients ont donc reçu au moins deux SMS au final.

Mais le fait le plus troublant est le commanditaire de ces envois illégaux. En effet, suite à l’exploitation d’un téléphone utilisé, les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu’à une start-up, Scion Data Agency. Celle-ci se targuait de faire du « marketing digital » ainsi que de « l’envoi de SMS de masse », d’après Next INpact.

Pour leur défense, les fondateurs de l’agence ont indiqué qu’ils faisaient du cell-broadcast et que les appareils n’étaient pas des IMSI-catchers. Le matériel a pour sa part été acheté 18 430 euros auprès d’un vendeur chinois qui propose également de nombreux objets exotiques comme « des robots tueurs, des drones d’attaque et des missiles sol-sol ».