Altice sort ses droits sportifs de SFR, pour mieux les commercialiser ?

Le groupe Altice a annoncé la semaine dernière une réorganisation dont le fait marquant est la séparation de la structure américaine (Altice USA) du reste du groupe qui sera renommé Altice Europe.

Dans cette dernière structure, un autre changement fait parler : les droits sportifs acquis par SFR Group seront logés dans une nouvelle entité – Altice PayTV.

Il  n’en fallait pas plus pour que Le Figaro titre « SFR abandonne ses droits sportifs« , une affirmation démentie par Alain Weil, à la tête de SFR et de la nouvelle structure Altice PayTV :

Sfr n’abandonne pas ses droits sportifs mais les rassemblent dans une structure dédiée pour plus de lisibilité et d’efficacité. La nouvelle société s’appelle Altice PayTv.

— Alain Weill (@alainweill) January 13, 2018

Si SFR (ou Altice tout du moins) n’abandonne pas ses droits sportifs, le groupe doit toujours trouver un moyen d’amortir ses investissements en ouvrant la distribution de ses chaînes sportives : la formule OTT déjà lancée ne rencontrerait pas un grand succès et devrait être refondue pour la prochaine saison avec l’arrivée de la Ligue des Champions.

Au niveau des autres opérateurs qui pourraient distribuer les chaînes SFR SPORT sur leurs décodeurs, les négociations ne semblent pas avoir avancé selon Le Figaro qui rapporte des discussions préliminaires avec Orange et de bonnes relations entre Alain Weill et Xavier Niel qui « pourraient aussi permettre d’avancer avec Free ». Avec Bouygues Télécom en revanche, la communication serait toujours difficile du fait « des passes d’armes entre Alain Weill et Martin Bouygues à propos de l’arrivée de LCI sur la TNT gratuite ».

Enfin, Altice n’a « aucune discussion précise » avec le principal opérateur de télévision payante français, CANAL+ : « Nous n’avons reçu aucune proposition formelle, ce n’est pas d’actualité ».

Un seul nouvel acteur devrait proposer les chaînes SFR SPORT : Amazon, via son offre Amazon Prime Vidéo qui diffuse des contenus sur le modèle de Netflix, mais devrait prochainement se lancer dans la vente de bouquets TV. Son poids dans les contenus en France reste toutefois modeste.

Le transfert des droits sportifs dans une nouvelle structure permettra d’alléger les charges de SFR à hauteur de 600 millions d’euros par an (ou 1 milliard dès le début de la diffusion de la Champions League) mais Altice affirme réaliser cette opération pour développer l’OTT et « des partenariats », qui tardent à aboutir jusqu’à présent.