Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, s’est exprimé dans plusieurs médias suite à la tenue de la conférence semestrielle de l’autorité, ce jeudi 30 juin.
Il dresse un constat sévère sur le très haut débit en France et incite les opérateurs à investir massivement.
En effet, notre pays est classé en Europe en 24ème position sur la 4G et à la 29ème place dans le très haut débit fixe. Cette situation s’explique par le réseau cuivre bien développé qui a permis un développement rapide du haut débit sur le territoire, mais ne poussant pas à l’investissement dans le très haut débit, entrainant ainsi un retard du pays.
Aujourd’hui, Orange est clairement leader sur la Fibre FTTH, ce qui inquiète les concurrents et les observateurs, qui imaginent même une position dominante qui pousserait l’opérateur historique à ralentir ses déploiements. Sur ce point, Sébastien Soriano se veut rassurant et lancera une consultation dans les prochaines semaines pour éventuellement « lever les verrous » et inciter les opérateurs à trouver des solutions entre eux. Une hausse des tarifs d’accès au réseau cuivre est également envisagée.
L’Arcep vise 7 à 8 millions de foyers couverts en plus dans les trois ans, (6 millions sont éligibles actuellement). 80% des foyers couverts devront avoir le choix entre au moins deux opérateurs.
Dans le mobile, le retard de la France n’est pas excusable pour Sébastien Soriano qui juge nécessaire une relance des déploiements 4G. Il espère 10 000 nouvelles antennes d’ici trois ans pour porter le total à 75 000 antennes 4G, soit une passage de la couverture de 25 % du territoire à 90%.
Pour pousser les opérateurs à investir, l’autorité proposera d’ici à la fin de l’année une carte de couverture mobile détaillée, permettant de connaitre la couverture et les performances mobile à une adresse, en extérieur mais aussi à l’intérieur des bâtiments. Les consommateurs pourront ainsi comparer les opérateurs selon la qualité leurs réseaux en conditions réelles.
Enfin, le président de l’Arcep s’est exprimé franchement dans Le Monde sur la convergence :
« A mon avis, cette convergence, c’est d’abord celle de milliardaires en partie motivés par la nécessité d’avoir une assise publique plus forte pour défendre leurs intérêts dans les télécoms »
Il marque également son opposition au modèle des chaînes exclusives chez un opérateur. SFR, qui a lancé plusieurs nouvelles chaînes ces dernières semaines, a toujours affirmé que ses chaînes pourraient être distribuées par ses concurrents.
Vidéo : Sébastien Soriano dans Good Morning Business (BFM Business)