Fibre : Les opérateurs et l’Etat appelés à l’aide
La filière fibre appelle le Gouvernement ainsi que les opérateurs à prendre des mesures pour relancer le chantier du déploiement de la fibre à travers l’Hexagone afin de préserver les TPE et les PME qui souffrent de la crise sanitaire.
L’épidémie du coronavirus aura eu raison du plus grand chantier de France. Depuis la mi-mars, le déploiement de la fibre est fortement ralenti suite au confinement et différents acteurs institutionnels ou industriels de la filière ont demandé un plan de relance de la fibre le plus rapide possible.
Alors que l’Etat prévoit un plan de relance de 100 milliards d’euros pour l’après confinement, la filière fibre a peur de ne pas en être. Elle demande donc à son tour des mesures de soutien pour au moins redémarrer l’activité selon Les Echos. Le secteur fera remonter ses propositions au Gouvernement mais déjà une première mesure pourrait être prise rapidement, celle-ci vise à alléger les formalités de voiries ou réduire les délais de recours, ce qui devrait permettre de déployer beaucoup plus rapidement.
Ce chantier pharaonique commencé en 2013 doit apporter la fibre optique auprès de plus de 30 millions de foyers d’ici fin 2022 alors qu’un peu plus de la moitié est connectée aujourd’hui mais avec le fort ralentissement du confinement, cela devrait être compromis. Selon InfraNum, qui fédère les industriels du secteur, il reste 30% des équipes sur le terrain actuellement et la productivité de celle-ci a baissé de 40%. En cause, l’impossibilité de travailler à plusieurs mais aussi les fermetures des entreprises de BTP ou les difficultés à s’approvisionner parfois.
Pour Etienne Dugas, président d’InfraNum, le coût d’une prise à quasiment doublé, passant ainsi à près de 2 000€ maintenant. Il rappelle également que les petites entreprises vont au devant de difficultés : « Il y a une kyrielle de TPE et PME qui n’ont qu’une semaine de cash devant eux. Certaines sont déjà mortes. Les autres, il faut bien sûr les faire travailler, mais pas au même prix ».
D’après les informations du quotidien, cet appel a été entendu par les opérateurs qui vont faire des efforts en ce sens. Orange devrait payer ses sous-traitants « prioritaires » de 10 à 30% en plus pour le mois d’avril. Chez Bouygues Telecom, une prime de 20% sera octroyée, au cas par cas. SFR a affirmé « mettre tout en oeuvre […] dans cette réalité d’une complexité inédite » sans s’avancer concernant les aides. Free n’a pas répondu aux sollicitations du journal.
Il faut dire que les opérateurs sont soumis à des obligations de résultats concernant les déploiements et tout retard pourrait avoir des conséquences, malgré la crise que le pays traverse actuellement. D’autant plus que les opérateurs sont peu touchés au niveau des revenus, ils continuent de gagner de l’argent grâce aux abonnements de leurs clients.
Sébastien Soriano, le président de l’Arcep (le régulateur des télécoms), a demandé « formellement aux opérateurs de faire l’effort nécessaire dans la période de crise pour maintenir à flot tout leur tissu de sous-traitants ». Avant d’ajouter « Les opérateurs ont certes des contraintes, mais ils sont protégés par le modèle de l’abonnement et ils vont un peu moins mal que le reste de l’économie ».
Mais dans les campagnes, aussi connues comme les réseaux d’initiative publique, l’équation est un peu plus compliquée puisque tout est fixé dès le départ par un contrat très précis. Cependant, certains paiements seront anticipés et les subventions pourraient être données avant la livraison des travaux. Ce n’est pas la panacée mais cela devrait permettre au moins au secteur de se relancer à minima.
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