Orange renvoie l’Arcep dans les cordes en lui demandant d’être « juste et impartial »
Alors que l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms, reproche à Orange sa position sur le marché entreprises ainsi qu’une inertie sur la fibre, l’opérateur historique lui a demandé un peu plus d’impartialité dans ses propos.
Le torchon brûle à nouveau entre l’Arcep et Orange. Ils se tirent tour à tour dans les pattes par voie de presse depuis l’an dernier. Cette fois-ci, le régulateur accuse Orange de ne pas faire d’effort dans le déploiement de la fibre et également d’avoir une position trop dominante sur le marché entreprise.
Il reste des zones encore peu fibrées comme Clermont-Ferrand ou Lille, où la couverture n’atteint même pas les 60%, laissant le champ libre au cuivre en attendant le nouveau réseau. Pour l’Arcep, cela ne signifie qu’une seule chose : qu’Orange souhaite conserver son réseau cuivre un peu plus longtemps afin de réaliser des économies sur les déploiements.
Une sortie qui ne plaît pas vraiment à Orange qui répond par le biais de Fabienne Dulac – Directrice Générale adjointe – ainsi que de Nicolas Guérin – Secrétaire général – dans le journal Les Echos. Cette assertion serait d’après les deux dirigeants totalement fausse.
« Avec près de 20 millions de prises, la France est aujourd’hui le pays le plus fibré d’Europe, et Orange a assuré 70 % de ces déploiements. Grâce à Orange, la France a donc une avance considérable sur la plupart de ses grands voisins européens. Avant la crise, Orange raccordait 10.000 foyers par jour (7 par minute) malgré un appareil industriel en limite de saturation. En dépit de la crise du Covid-19, nous devrions être en mesure de déployer en 2020 autant de prises qu’en 2019 », Orange a donc massivement investi dans la fibre ces dernières années si l’on en croit les déploiements passés.
Une situation mise à mal par la crise sanitaire mais celle-ci a touché tous les acteurs du secteur. Ils demandent donc un peu « de considération ».
Par ailleurs, ils ajoutent qu’Orange demande à fermer le cuivre là où la fibre est présente. Pour preuve, les nouveaux bâtiments fibrés ne peuvent pas être éligibles aux offres ADSL, tout comme dans les logements éligibles.
A l’inverse, Orange demande au régulateur de faire son travail pour rendre le cuivre moins attractif pour les concurrents afin que la migration se fasse vers le nouveau réseau et que cela couvre les frais de maintenance.
Du côté du marché entreprises qui est aussi visé par l’Arcep, Orange assume parfaitement être « leader » à ce niveau et « entend le rester ». Pour Fabienne Dulac et Nicolas Guérin, le « leadership n’est évidemment pas synonyme d’abus de position dominante ».
Les deux dirigeants ajoutent qu’Orange n’a absolument rien à voir avec la situation traversée par Kosc. Cet opérateur de gros qui tente de concurrencer Orange et SFR sur le marché entreprises a eu des difficultés économiques et a été sauvé par Altitude Infrastructure récemment.
De plus, Orange a ouvert son réseau de fibre conformément aux obligations réglementaires mais si l’opérateur est avant tout préféré aux autres, c’est selon le duo pour des raisons de « confiance » et parce qu’ils « sont satisfaits [des] services ».
Ainsi, Nicolas Guérin et Fabienne Dulac appellent le régulateur à être « juste et impartial » lors de ses prochaines prises de position concernant l’opérateur historique.
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