Iris² : lancement de la constellation de satellites européenne
L’Europe va se lancer dans le marché de l’internet par satellite dès la fin de 2024. Le Parlement, la Commission et le Conseil européens ont signé un accord pour lancer le programme Iris² qui viendra concurrencer les américains Starlink et Kuiper.
La constellation européenne de satellites va bientôt voir le jour. Ce jeudi 17 novembre, la Commission, le Conseil et le Parlement européens se sont officiellement mis d’accord pour lancer et financer le programme Iris², pour Infrastructure de Résilience et d’Interconnexions Sécurisée par Satellite.
Les acteurs du projet espèrent qu’Iris² entrera partiellement en service d’ici fin 2024 et complètement à l’horizon 2027. Cela laisse peu de temps pour la Commission et Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, pour mettre en œuvre la constellation.
L’initiative européenne face à Starlink et Kuiper
« En 2027, l’ensemble de la constellation devra être fonctionnel », a déclaré Bruxelles ce jeudi 17 novembre. Mais en assez peu de temps, les acteurs du projet vont devoir faire les appels d’offres, choisir les industriels et déployer les premiers satellites. Un défi qui sera d’autant plus complexe puisque un tiers de ce projet sera assuré par des start-up et des PME, explique Le Monde.
Thierry Breton se félicite toutefois d’être très rapidement parvenu à un accord au niveau européen, en seulement neuf mois. « Pour Iris2, nous avons mis neuf mois pour obtenir un accord au niveau européen. C’est vraiment un délai record », avait-il publié sur Twitter lors de l’annonce officielle du projet.
En tout cas, l’Europe ambitionne de concurrencer les acteurs américains déjà lancés sur ce marché des communications internet par satellites, tels que Starlink d’Elon Musk, Kuiper de Jeff Bezos (Amazon) et OneWeb-Eutelsat. Reste maintenant à voir si l’Europe tiendra ses promesses et respecte son calendrier ambitieux.
Un outil 100% européen
Le projet Iris² a en tout cas une vocation importante pour l’Europe. En effet, il permettra au Vieux Continent de disposer d’un outil de communication spatiale qui s’avèrera essentiel en cas de conflit, notamment avec la guerre en Ukraine qui sévit depuis février dernier.
« La future constellation contribuera, en effet, à la protection des infrastructures critiques, à la surveillance, aux actions extérieures, à la gestion des crises et aux applications qui sont essentielles pour l’économie, la sécurité et la défense des Etats membres »
Thierry Breton
Et plutôt que de s’appuyer sur l’outil d’un autre acteur indépendant de l’Europe, la Commission veut fonder son propre outil 100% européen. Par ailleurs, « les critères de sélection des industriels seront extrêmement stricts », insiste Bruxelles.
Iris² se différenciera techniquement de Starlink, Kuiper et OneWeb. Plutôt que de miser sur un nombre important de petits satellites en orbite basse, le projet ne devrait se constituer que de quelques centaines de satellites pour « offrir une constellation organisée avec diverses tailles de satellite et sur plusieurs orbites, basse, moyenne et haute ».
Un projet qui coûtera 6 milliards d’euros
La constellation Iris² devrait avoir un coût de près de 6 milliards d’euros, selon une estimation faite par Bruxelles. Et pour financer ce projet, la Commission va lancer un partenariat public-privé.
Selon le quotidien, les pouvoirs publics financeront un peu plus de 3 milliards d’euros, dont 2,4 milliards par l’Union Européenne et 750 millions par l’Agence spatiale européenne. Cette dernière est d’ailleurs déjà partenaire de Galileo et Copernicus, les deux autres système satellitaires européens.
En ce qui concerne les constructeurs et les opérateurs, qui représenteront la partie privée du financement, ils se chargeront d’offrir un service commercial, chose que la Commission n’entend pas faire d’elle-même et préfère déléguer à des acteurs privés.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.