IPv6 : la France championne… dans un monde qui peine à suivre

Dans son rapport 2025 sur l’état de l’internet, l’Arcep dresse un constat flatteur pour la France : notre pays se positionne à la 2ᵉ place mondiale parmi les 100 pays comptant le plus d’internautes en matière d’utilisation d’IPv6, juste derrière l’Inde. Fin 2024, le taux global d’activation IPv6 (fixe et mobile, grand public et entreprises) atteint 69 % en France.

Internet

Chez les particuliers, la transition est déjà bien engagée avec 87 % des clients fixe et 70 % des clients mobile connectés en IPv6.

D’après les prévisions des opérateurs, la transition devrait être achevée d’ici fin 2027 pour les offres grand public. En revanche, les offres destinées aux entreprises devraient encore prendre quelques années.

Un retard mondial préoccupant

Malgré cette avancée, l’Arcep alerte : le taux d’adoption mondial reste largement en dessous de 50 %. Un retard qui contraste avec l’urgence de la situation : les adresses IPv4 sont officiellement en pénurie depuis 2019. La rareté entraîne des solutions temporaires coûteuses et complexes comme le partage d’adresses (NAT, CGNAT), pénalisant la qualité de service, la sécurité et la capacité d’innovation.

« Alors que le nombre d’objets à connecter à internet ne cesse d’augmenter, ce retard mondial pourrait freiner l’émergence de nouveaux usages et compromettre le bon fonctionnement technique du réseau. »

Laure de La Raudière, Présidente de l’ARCEP

Une transition indispensable pour les nouveaux usages

L’IPv6 offre un espace d’adressage quasiment illimité. Il est donc clé pour le développement des objets connectés (IoT), des services cloud distribués, et plus largement de l’économie numérique. Le rapport souligne également que seuls 35 % des sites web sont aujourd’hui disponibles en IPv6, et 23 % des noms de domaine acceptent les mails via ce protocole, malgré une progression notable depuis 2022.

Ce décalage entre les capacités réseau (offertes par les FAI) et les services (hébergeurs, sites, mails) freine l’usage natif d’IPv6, obligeant à maintenir une double infrastructure IPv4/IPv6 avec ses surcoûts et ses contraintes.

Un appel à la mobilisation collective

L’Arcep insiste : le déploiement d’IPv6 ne peut pas reposer uniquement sur les opérateurs télécoms. Tous les maillons de la chaîne (hébergeurs, éditeurs, entreprises) doivent s’engager pour éviter une « fracture IPv6 » qui pourrait à terme poser problème à la compétitivité numérique de l’Europe.

Dans sa stratégie Ambition 2030, l’Autorité fixe un cap clair : veiller à ce que la France dispose d’un internet robuste, durable et ouvert. IPv6 est un pilier de cette ambition.

Chiffres clés (France, fin 2024)

  • 69 % des accès internet utilisent IPv6 (grand public et entreprises)
  • 87 % des clients fixes grand public en IPv6
  • 70 % des clients mobiles en IPv6
  • 35 % des sites web disponibles en IPv6
  • 23 % des noms de domaine acceptant les mails IPv6
IPV6 fixe
Crédits : ARCEP
IPV6 mobile
Crédits : ARCEP

 

> Rapport sur l’état de l’internet en France 2025 (ARCEP)

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