Meta ne va plus pouvoir faire de publicités comportementales en Europe
Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, ne pourra prochainement plus utiliser les données personnelles des utilisateurs pour leur proposer des publicités ciblées. La mesure initiée par la Norvège sera étendue à l’ensemble des pays membres de l’UE et de l’Espace économique européen.
Coup dur pour Meta (Facebook, Instagram…) qui se voit finalement interdit d’avoir recours aux données personnelles de ses utilisateurs pour la publicité ciblée. Le régulateur européen de la protection des données (EDPB) a annoncé ce mercredi 1er novembre dans un communiqué repris par l’AFP qu’il allait étendre l’interdiction pour Meta d’utiliser toute « publicité comportementale » dans tous les pays membres de l’UE et de l’Espace économique européen.
Cette mesure a été initiée par la Norvège en juillet et approuvée par le régulateur européen qui l’étendra sur presque tout le Vieux Continent, dans un délai de deux semaines maximum.
Retournement de situation pour Meta
C’est un véritable retournement de situation pour la firme de Mark Zuckerberg qui a lancé en grande pompe son abonnement payant à 9,99€ par mois, permettant aux abonnés de ne plus avoir de publicités sur les deux réseaux sociaux, en début de semaine. Et cet abonnement permettait surtout à Meta de se conformer aux règles de l’UE en vigueur concernant l’utilisation des données dans le cadre de la publicité en Europe… jusqu’à aujourd’hui.
En juillet dernier, la Norvège avait enjoint la société américaine de cesser toute collecte de données sans avoir reçu le consentement explicite des utilisateurs, dans le but de leur adresser des publicités ciblées. Et depuis mi-août, le pays lui inflige une amende quotidienne.
Dans sa décision, l’EDPB estime qu’utiliser les données personnelles des utilisateurs pour leur afficher des publicités ciblées contrevient au règlement européen sur la protection des données, le fameux RGPD, d’où sa décision d’étendre la mesure dans l’UE et l’Espace économique européen.
Deux semaines pour appliquer la mesure
Dans son communiqué, le Comité européen de la protection des données annonce avoir adopté vendredi dernier « une décision urgente et contraignante » pour étendre cette interdiction aux trente pays de l’Espace économique européen (les 27 Etats membres de l’UE ainsi que la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein).
De ce fait, l’EDPB demande au régulateur des données d’Irlande (DPC), où se trouve le siège européen de Meta, de prendre des mesures « sous deux semaines » pour bannir « tout traitement des données personnelles à des fins de publicité comportementale » sur les plateformes de Meta, à savoir Facebook et Instagram.
Si Meta ne se met pas en conformité en temps et en heure, il risque de lourdes amendes. Le géant des réseaux sociaux a déjà écopé d’une amende record de 1,2 milliard d’euros de la part de la DPC au mois de mai pour avoir enfreint le RGPD. Pour Anu Talus, le président de l’EDPB, « il est grand temps pour Meta de mettre ses traitements en conformité et de mettre un terme aux traitements illicites ».
Meta déplore la décision
Mercredi, un porte-parole de Meta a réagi à cette décision de l’EDPB dans une déclaration transmise à l’AFP en affirmant que « Meta a déjà annoncé que nous donnerions aux citoyens (européens) la possibilité de donner leur consentement et, en novembre, nous proposerons un modèle d’abonnement pour se conformer aux exigences réglementaires ».
Il a ajouté que « les membres de l’EDPB étaient au courant de ce projet depuis des semaines et nous étions déjà pleinement engagés à leurs côtés pour parvenir à un résultat satisfaisant pour toutes les parties » et la décision annoncé mercredi « ignore de manière injustifiable ce processus réglementaire prudent et robuste ».
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.