5G : SFR et Bouygues Telecom vont pouvoir utiliser les antennes de Huawei jusqu’en 2031
Dans la plus grande des discrétions, le gouvernement a autorisé SFR et Bouygues Telecom à utiliser certaines antennes de Huawei sur les réseaux 5G jusqu’en 2031. Une prolongation de trois ans dont se félicite la Chine mais qui sème le doute dans les télécoms.
Alors que les antennes 5G de Huawei devaient disparaître du paysage télécoms français d’ici 2028, cela ne se fera que plus tard. En effet, le gouvernement a attribué un délai supplémentaire de trois ans à SFR et Bouygues Telecom, qui utilisent des antennes de l’équipementier chinois sur leurs réseaux mobiles, les autorisant ainsi à conserver ces antennes jusqu’en 2031.
Cela s’est fait en toute discrétion d’après La Tribune qui précise que cette prolongation ne concerne pas tout l’Hexagone mais uniquement certaines villes. En tout cas, cette décision fait parler d’elle dans les télécoms et sème le trouble quant à la position du gouvernement qui, pour rappel, a adopté une loi en 2019 visant à bannir Huawei des réseaux 5G du pays.
Trois ans de plus pour Huawei dans certaines villes
Cette loi vise à « préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale » concernant « l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles », comme le rappelle le média alors que Huawei est accusé d’espionnage pour le compte de Pékin à travers ses équipements.
C’est pourquoi le gouvernement avait orchestré le démantèlement progressif des équipements du géant chinois sur les réseaux 5G du territoire, démantèlement qui ne concerne que SFR et Bouygues Telecom puisqu’Orange et Free ne font pas appel à Huawei. Les deux opérateurs devaient initialement retirer toutes les antennes concernées de leurs réseaux d’ici 2028, mais ils auront un délai supplémentaire de trois ans pour certaines villes.
Le gouvernement semble avoir fait quelque peu machine arrière en autorisant l’utilisation d’antennes Huawei par SFR et Bouygues Telecom jusqu’en 2031 dans certaines villes. Mais une source proche du dossier avance qu’une demande de mise à jour logicielle des antennes 5G Huawei faite cet été pour l’année 2023, mise à jour qui nécessite un feu vert de l’Anssi et de Matignon, a été autorisée jusqu’en 2031 pour les antennes du parc « 2028 ».
Difficile donc de savoir dans quel camp joue le gouvernement qui, a priori, semble vouloir conserver de bonnes relations avec la Chine en se montrant plus souple sur le démantèlement des antennes 5G Huawei. Mais cela ne veut pour autant dire qu’il rebroussera chemin car les infrastructures du chinois sont considérées « plus à risque que celles des équipementiers européens » dont Nokia et Ericsson comme l’affirme un bon connaisseur du dossier. Cette même source ajoute d’ailleurs qu’avec Huawei, le risque le plus important ne concerne pas la sécurité nationale mais la coupure volontaire des réseaux sur demande de Pékin qui semble plus probable si les relations géopolitiques se détériorent.
Pékin se félicite de la décision
Le média affirme avoir contacté les partis intéressés par le dossier dont SFR, Bouygues Telecom, l’Anssi et même Bercy et aucun d’entre eux n’a souhaité communiqué sur cette prolongation. Il faut dire que c’est un sujet sensible qui concerne la sécurité nationale.
En revanche, Pékin s’est officiellement exprimé à ce sujet et s’est félicité de la décision du gouvernement. En juillet dernier, He Lifeng, le ministre chinois des Finances, a déclaré lors d’une conférence de presse commune avec Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, qui effectuait une visite en Chine que « la Chine apprécie la décision de la France d’étendre la licence 5G de Huawei dans certaines villes ».
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