C’est à proximité immédiate du siège des Nations unies que les autorités américaines ont mis au jour un dispositif d’espionnage d’une puissance alarmante : plus de 100 000 cartes SIM et 300 serveurs, répartis dans plusieurs lieux situés dans un rayon de 50 kilomètres autour de Manhattan.
Ce réseau, selon le Secret Service, aurait pu mettre hors service des antennes relais de téléphonie mobile, perturber les services d’urgence ou encore inonder le pays de 30 millions de SMS par minute. « Nous n’avions jamais vu une opération aussi vaste », a déclaré un responsable de l’agence, précisant que les dispositifs permettaient aussi des communications chiffrées et anonymes, ouvrant la voie à des usages criminels ou étatiques.
Des cibles de haut niveau et des menaces non revendiquées
Si aucune preuve directe ne permet d’affirmer que ce réseau visait spécifiquement la 80ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, les soupçons sont nombreux. Plusieurs responsables américains, dont un membre du Secret Service et deux fonctionnaires de la Maison-Blanche, auraient été la cible d’appels anonymes malveillants dès le printemps dernier.
Matt McCool, responsable du bureau new-yorkais du Secret Service, a souligné la nécessité d’agir vite au vu du « risque de perturbation significative » que ces dispositifs représentaient pendant la venue des dirigeants internationaux. Les appareils découverts ont été saisis en août, après une longue enquête, dans le cadre d’une collaboration entre le Secret Service, la police de New York, le ministère de la Justice et d’autres agences de sécurité fédérales.
Espionnage d’État ou cybercriminalité de masse ?
La sophistication du matériel et son positionnement stratégique laissent peu de place au doute pour les experts : une puissance étatique pourrait être derrière cette infrastructure. James Lewis, expert en cybersécurité, évoque la Russie, la Chine ou encore Israël comme seuls États capables de mener une opération d’une telle envergure.
Les premières analyses des données contenues dans les cartes SIM révèlent des connexions avec un pays étranger ainsi qu’avec des groupes criminels, dont des cartels déjà connus des forces de l’ordre américaines. Le Secret Service continue d’examiner les historiques d’appels, de SMS et de navigation pour identifier d’autres cibles potentielles.
Des installations impressionnantes et des saisies inattendues
Les photos partagées par les autorités dévoilent un dispositif digne d’un thriller : des salles remplies d’étagères tapissées de serveurs, chacun abritant des centaines de cartes SIM munies d’antennes miniatures. Dans certains lieux, les agents ont également découvert 80 grammes de cocaïne, des armes à feu illégales, des ordinateurs et des téléphones portables.
Malgré ce coup de filet spectaculaire, l’affaire est loin d’être close. Les enquêteurs estiment probable que des installations similaires soient découvertes dans d’autres grandes villes américaines. Les services de renseignement poursuivent leurs investigations pour déterminer les intentions précises des auteurs et leur identité.
Depuis sa création, le siège de l’ONU à New York est un terrain de jeu prisé par les espions du monde entier. De la guerre froide aux scandales numériques, les épisodes d’écoute et de surveillance y sont nombreux.







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