L’ARCEP lance une nouvelle consultation publique sur la 5G
Avant la procédure d’attribution des fréquences 5G qui devrait avoir lieu à la mi 2019 au mieux, l’ARCEP lance une consultation publique afin de recueillir les attentes des différents acteurs du marché.
Cette consultation publique n’a donc pas vocation à recevoir des idées du public mais uniquement des acteurs de l’univers des télécommunications ou qui pourraient en avoir besoin comme l’industrie automobile par exemple et cela en vue de préparer la future attribution des fréquences de la 5G : 1,4 GHz, 3,4-3,8 GHz et 26 GHz.
Une nouvelle consultation publique mais qui devrait être la dernière et qui se veut bien plus précise quant à l’attribution des fréquences. Toutes ses consultations prennent du temps et Sébastien Soriano avoue que la France affiche un léger retard dans une interview accordée à NextINpact : « Il y a un petit décalage dans le temps, ça ne me parait pas problématique », un décalage de 6 à 12 mois, en effet d’autres pays comme l’Italie ont déjà attribué leurs fréquences ou sont en passe de le faire comme en Allemagne ou en Angleterre.
L’ARCEP préfère prendre son temps plutôt que de se jeter directement dans le grand bain des enchères des fréquences en ayant une vision très certainement à plus long terme que ses voisins européens. De plus, le faire trop tôt n’aurait pas forcément beaucoup de sens étant donné que le matériel n’est pas prêt pour que le grand public puisse en profiter.
Pour Pierre-Jean Benghozi, membre du collège de l’ARCEP, il y a d’ailleurs un point sur lequel la France est en avance, les attributions dans la bande des 700 MHz utilisées pour l’instant en 4G, c’est cette bande qui a été au centre des enchères en Italie. Tous les opérateurs français ont des fréquences dans cette bande mais seul Free l’utilise massivement, Orange a 1 antenne à cette fréquence et SFR en a 0.
Les opérateurs vont pouvoir souffler question couverture, le régulateur ne prévoit pas de mettre d’obligations de couverture sur les bandes des 3,4-3,8 GHz ainsi que sur le 26 GHz. Il faudrait en effet beaucoup plus d’antennes qu’actuellement pour cela même si le New Deal Mobile devrait en apporter d’avantages dans les prochaines années, cela ne devrait pas résoudre ce problème de la couverture. On pourrait néanmoins imaginer un mix et une utilisation de ces bandes dans les grandes villes ou les endroits très fréquentés.
A ce propos le gendarme des télécoms pense qu’il sera envisageable que les industriels puissent demander aux opérateurs de couvrir telle ou telle zone en 5G tout en se partageant les coûts, les gestionnaires d’un port ou d’un aéroport pourraient demander à ce que les opérateurs viennent poser leurs antennes chez eux pour améliorer la couverture ou alors ces acteurs professionnels pourraient faire des demandes pour se voir attribuer des fréquences et ensuite revendre l’accès aux opérateurs télécoms mais cela pourrait se faire plutôt localement.
L’ARCEP n’est d’ailleurs pas contre le fait qu’un seul acteur neutre puisse s’accaparer toutes les fréquences pour ensuite louer son réseau à d’autres, un peu à l’image du réseau cuivre actuel. Cela n’est aucunement exclu mais il ne voit pas d’entreprise qui pourrait le faire.
Se pose également la question de la largeur du spectre, les opérateurs prétendent que pour être acceptable, le spectre doit faire 80 MHz, l’ARCEP va donc interroger les différents acteurs pour savoir s’il est possible de faire de la 5G avec un spectre moins large. D’ailleurs en Italie, Iliad et Wind Tre ont seulement 20 MHz dans la bande des 3,7 GHz quand les deux autres opérateurs ont 80 MHz chacun.
Les différents acteurs ont jusqu’au 19 décembre pour faire leurs propositions, le régulateur devrait rendre ces questions publiques en 2019.
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