Méfiance de la France face à Huawei dans les réseaux, le chinois pourra toutefois équiper les opérateurs
Huawei fait figure de nouvel entrant dans le marché des smartphones mais la firme chinoise équipe les différents opérateurs en France et également dans 170 autres pays depuis plus d’une dizaine d’années maintenant.
De plus en plus de pays se méfient de l’équipementier chinois comme les Etats-Unis, l’Australie ou encore plus récemment l’Allemagne.
Le point de cette méfiance le plus souvent mis en avant est la sécurité nationale avec Huawei souvent soupçonné d’espionner les Etats pour le compte de la Chine, les USA bloquent d’ailleurs les contrats entre la firme et les opérateurs nationaux et déconseillent l’utilisation des smartphones Huawei à ses militaires ou aux représentants de son gouvernement.
Mais à l’aune du lancement de la 5G, de nouveaux achats d’équipements devront être faits et les Etats-Unis incitent les pays alliés à se méfier eux aussi de la firme pour ces futurs déploiements.
La méfiance gagne la France au niveau de l’exécutif alors que SFR et Bouygues Telecom ont renouvelé leur confiance en utilisant des équipements de la marque pour tester la 5G dans certains lieux, mais il n’est pour l’heure pas question d’interdire la marque même si des zones pourraient être interdites à ses équipements comme à proximité de bases militaires ou encore de grosses industries françaises. D’ailleurs, Huawei n’est pas présent dans les équipements de cœur de réseau en France et aucune antenne de la marque n’est installée en Île de France.
De plus interdire les produits de la marque pourrait retarder l’arrivée de la 5G sur le territoire qui n’est déjà pas en avance, les concurrents ne pourraient pas faire face à un accroissement de la demande si d’autres pays se décidaient à suivre ce boycott.
Shi Weiliang, Directeur Général de Huawei France, a tenu à apporter une réponse à ces inquiétudes dans les colonnes du Journal du Dimanche. Huawei est assez bien implanté en France, il y a par exemple plus de 900 employés, principalement des ingénieurs, répartis sur plusieurs sites dont des centres de recherche, ce qui en ferait le premier employeur chinois dans l’hexagone. Pour le dirigeant, qui rappelle que l’Allemagne utilise des équipements Huawei depuis plus de 10 ans, ces soupçons interviendraient dans un « climat de tensions commerciales et géopolitiques ».
Selon lui, il est normal de se poser des questions quand une évolution arrive sur le marché, d’ailleurs ces questions s’étaient déjà posées aux débuts de la 4G mais il souligne que l’exploitation des données ne les intéresse pas et Huawei n’a pas accès au réseau de l’entreprise qui utilise ses solutions, une sorte de garde fou.
Concernant l’ingérence du Parti dans les affaires des entreprises chinoises, il réfute tout lien : « nous sommes au service de nos clients, pas de la politique ». Huawei est une entreprise à 100% privée et dont les salariés en sont les actionnaires.
Il affirme que l’entreprise respecte les réglementations avec pour « seules ambitions […] de faire vivre les objets, de rassembler les gens, de digitaliser les sociétés ». Si un pays ne veut pas de l’équipementier, ils iront ailleurs dans des pays qui les « aiment… comme la France ».
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