L’Allemagne lance ses enchères sur la 5G sans exclure officiellement Huawei

En France les enchères sur la 5G ne devraient pas avoir lieu avant l’été au mieux, l’Allemagne vient de lancer le processus d’attribution des fréquences pour ce futur réseau, ce qui va rapporter plusieurs milliards d’euros au pays.

Outre-Rhin, 4 opérateurs sont en lice après la montée en puissance de celui qui n’était qu’un MVNO il y a quelques mois encore : 1&1, assez peu connu par le grand public en France encore. Il faut dire que le régulateur recommandait l’arrivée d’un nouvel acteur l’été dernier. A ce nouvel entrant s’ajoutent les acteurs « historiques » que sont Deutsche Telekom, Vodafone ou encore Telefonica/O2.

Alors que les autorités américaines avaient mis la pression sur le pays avec des menaces de révision de la coopération sécuritaire transatlantique, l’Allemagne n’exclura aucun équipementier du futur réseau, Huawei et ZTE sont donc les bienvenues mais ils devront satisfaire à des exigences de sécurité accrues.

La chancelière Angela Merkel a déclaré ne vouloir « exclure aucun entrepreneur ou acteur (de la 5G) » mais en échange, seront inscrites dans la loi allemande de nouvelles exigences dans la sécurité des réseaux comme la signature d’une clause de non espionnage, l’obligation de tests en laboratoire, la publication des codes sources des logiciels…

Pour Washington, qui a remis en garde l’Allemagne la semaine dernière sur les risques chinois, les antennes sont de véritables chevaux de Troie et les équipementiers fournissent des donnés à Pékin par le biais de la loi obligeant les entreprises à collaborer avec le Régime. Si l’Allemagne ne bannit pas les chinois, ils risquent de ne plus pouvoir accéder aux données confidentielles que les USA partagent. Une méfiance qui serait partagée par le service de renseignement extérieur allemand dans une moindre mesure.

En tout, 41 blocs de fréquences sont mis aux enchères et doivent être partagés entre les 4 opérateurs. Le résultat final ne devrait pas être connu avant plusieurs jours voire semaines et les autorités espèrent récupérer de 4 à 5 milliards d’euros. En 2010, l’Allemagne avait récupéré un peu moins de 4,4 milliards d’euros pour les enchères sur la 4G, bien loin des 50 milliards des enchères sur la 3G au début du millénaire. Et en Italie, où les enchères ont eu lieu en octobre dernier, le montant a été de 6,5 milliards d’euros dont 1,193 milliard pour Iliad seul mais les sommes dépensées avaient été considérées comme « folles ».

Outre ces enchères, il sera également intéressant de voir le visage des télécoms allemands dans quelques mois avec l’arrivée de 1&1  qui passe de MVNO à opérateur national. Pour l’office des cartels qui tient le rôle de régulateur, l’arrivée de ce nouvel entrant devrait booster le déploiement de la 4G en plus du lancement de la 5G, il faut dire que le réseau mobile allemand a souvent été décrié.