5G : Les opérateurs mécontents du prix de départ des enchères
Alors qu’on connaît depuis seulement quelques jours le prix de départ de la 5G, les opérateurs ainsi que l’ARCEP multiplient le lobbying afin de dénoncer un prix qu’ils jugent trop élevé.
Agnès Pannier-Runarcher a dévoilé le prix de départ de la 5G avec un processus en deux parties. La première consiste en un bloc fixe de 50 MHz par opérateur pour 350 millions d’euros, la seconde partie sera une mise aux enchères plus classique des 110 MHz restants par bloc de 10 MHz avec un prix de départ de 70 millions chacun soit 2,17 milliards d’euros à débourser au minimum.
La Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances défend ce choix de la part du gouvernement et affirme que ce dernier ne cherche pas à maximiser le montant afin de gagner plus avec, il suit simplement les recommandations de la Commission des participations et des transferts (CPT) qui préconise un prix à partir duquel il estime que les français ne seront pas floués.
Il s’agit d’une commission indépendante qui fixe les prix pour revendre ce qui appartient à l’Etat, que ce soit des entreprises, des actifs ou les fréquences. Lors des trois dernières enchères pour la 4G, entre 2012 et 2015, le Gouvernement avait quasiment suivi ces préconisations à la lettre.
Ce montant est supérieur de 670 millions d’euros à ce que l’ARCEP, l’autorité de régulation des télécoms, souhaitait mais son avis est uniquement consultatif, l’Etat peut l’écouter voire le suivre mais il n’y est pas obligé. Le régulateur militait pour un prix de départ à 1,5 milliard d’euros afin d’émuler les futurs déploiements et pour une mise en place beaucoup plus rapide.
Du côté des opérateurs, on redoute une foire d’empoigne pour l’achat des 110 MHz restants afin d’éviter de rester avec seulement 50 MHz en phase finale et avoir un débit pic dans la bande des 3,4 – 3,8 GHz bien inférieur à la concurrence. Avec seulement 50 MHz, le débit crête avoisinerait le gigabit en mimo 4 x 4, un débit qui double avec 100 MHz, une sacré différence sur le papier et surtout au niveau marketing.
Mais au delà du prix, ce qui fait peur aux opérateurs ce sont les futures obligations de la 5G avec un nombre d’antennes à poser avant telle date ou la couverture des zones les moins denses sans que celles-ci ne soient réellement définies par le régulateur.
Ainsi, comme le confie Maxime Lombardini, président d’Iliad la maison mère de Free, auprès des Echos : « cet appel d’offres poursuit trop d’objectifs et menace la concurrence. On ne peut pas durablement avoir un marché avec des prix très bas, des obligations de couverture maximalistes et des prix fous et probablement indécents au terme des enchères pour les fréquences ».
Un autre acteur d’ajouter qu’avec ce nouveau processus, « c’est la fin de la coopération intelligente qui avait prévalu au moment du New Deal ». Cet accord, signé début 2018, oblige les différents opérateurs à travailler ensemble afin de bâtir des pylônes dans les zones blanches, mal ou pas desservies.
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