Trump menace, Apple s’adapte avec un investissement record de 100 milliards de dollars pour renforcer sa production aux États-Unis

Apple accélère massivement ses investissements sur le territoire américain avec une nouvelle enveloppe de 100 milliards de dollars, portant son engagement total à 600 milliards sur quatre ans. Ce projet, articulé autour du programme « American Manufacturing Program », marque une étape stratégique dans la relocalisation de la chaîne d’approvisionnement du géant de Cupertino.

Apple usine USA

Cette montée en puissance des investissements américains intervient dans un contexte tendu, marqué par la volonté de Donald Trump d’imposer une surtaxe de 100 % sur les semi-conducteurs importés. Une mesure à laquelle seules les entreprises produisant localement pourront échapper. Apple, soucieuse de sécuriser son approvisionnement et d’éviter les tensions douanières, réagit en renforçant ses engagements, tant financiers qu’industriels.

Le programme AMP vise à relocaliser des segments essentiels de la chaîne d’approvisionnement, avec l’objectif de produire, dès 2025, plus de 19 milliards de puces pour ses produits sur le territoire américain. Une partie significative de ces composants, bien que fabriqués aux États-Unis, seront exportés dans le monde entier, confirmant la vocation globale de cette production « Made in America ».

Le retour industriel d’Apple en territoire américain

Tim Cook a présenté cette initiative comme une réponse directe à la demande du président Trump de « faire plus ». En multipliant les partenariats avec des géants de l’industrie comme TSMC, Texas Instruments, Corning, Amkor ou encore GlobalFoundries, Apple entend bâtir une véritable filière technologique locale, capable de rivaliser avec l’Asie.

Dans le Kentucky, le groupe va ainsi étendre l’usine de Corning pour y fabriquer l’intégralité du verre de protection destiné aux iPhone et Apple Watch vendus dans le monde. Un centre d’innovation y verra aussi le jour. Au Texas, l’accord avec Coherent prévoit la production de lasers VCSEL, cruciaux pour la technologie Face ID, tandis que la construction d’une nouvelle usine de serveurs à Houston doit débuter la fabrication en série dès 2026.

Le déploiement industriel d’Apple ne se limite pas à quelques États : le projet concerne l’ensemble du territoire américain. L’entreprise compte actuellement plus de 13 000 employés rien qu’au Texas, et prévoit l’embauche de 20 000 personnes supplémentaires dans les domaines de la recherche, du développement logiciel, de l’intelligence artificielle et de l’ingénierie du silicium.

Parallèlement, Apple étend son réseau de data centers, notamment à Maiden (Caroline du Nord), en Iowa, au Nevada et en Oregon, tout en poursuivant les travaux d’un deuxième campus à Austin. Cette infrastructure, qui dépasse le million de pieds carrés, accueillera les équipes dédiées au hardware, aux logiciels et à l’intelligence artificielle.

Une volonté de créer un écosystème autonome

L’objectif affiché est clair : bâtir une chaîne de production technologique complète. Apple entend soutenir la production locale à chaque étape : conception, matériaux, fabrication de composants, assemblage, tests, jusqu’au recyclage. Un partenariat stratégique avec MP Materials, basé au Texas et en Californie, permettra notamment de recycler des aimants en terres rares directement sur le territoire américain, une première dans le secteur.

Pour accompagner cette transformation, une Apple Manufacturing Academy ouvrira ses portes à Detroit dès le 19 août, avec pour mission d’accompagner les PME dans l’intégration des technologies de pointe et de l’intelligence artificielle dans leurs processus industriels.

Un pari industriel et politique de long terme

Alors que les tensions commerciales et les incertitudes géopolitiques continuent de peser sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, Apple prend les devants. En multipliant les investissements, l’entreprise anticipe non seulement d’éventuelles sanctions ou hausses tarifaires, mais se positionne comme un acteur central de la souveraineté technologique américaine.

Si la production finale des iPhones reste, pour l’instant, majoritairement asiatique, les composants clés seront de plus en plus issus du territoire américain. Un compromis stratégique qui permet à Tim Cook de répondre aux exigences politiques de Washington sans bouleverser totalement le modèle économique d’Apple.

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