SFR et Bouygues Telecom demandent à nouveau à être indemnisés si Huawei est interdit
Si les opérateurs savent qu’ils vont devoir investir dans la 5G d’ici la fin de l’année, ils ne savent pas encore si certains équipementiers seront interdits de territoire. En cas d’interdictions, SFR et Bouygues Telecom aimeraient être indemnisés.
Les opérateurs connaissent maintenant le calendrier final de la 5G avec des enchères qui débuteront entre le 20 et le 30 septembre. Mais SFR et Bouygues Telecom ne savent toujours pas s’ils pourront utiliser du matériel Huawei sur le territoire et si oui, à quels endroits.
L’Anssi, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, doit analyser les matériels que souhaitent utiliser les opérateurs. Les premières réponses auraient dû être données en février de cette année mais rien n’a encore été fait. La crise sanitaire liée au coronavirus n’a pas du aider les démarches de tests avant autorisation.
Mais sans ce fameux sésame les opérateurs ne peuvent pas utiliser du matériel de la firme de Shenzhen. Et en cas de blocage cela pourrait leur coûter très cher puisqu’ils devront redéployer une partie du parc 4G existant et le passer sous une autre marque.
Bouygues Telecom et SFR, les deux seuls opérateurs à utiliser du matériel Huawei sur le territoire, multiplient le lobbying afin de faire accepter l’équipementier dans l’Hexagone leur évitant ainsi de nombreux frais imprévus.
Mercredi, Bouygues Telecom a ainsi indiqué lors d’une audition au sénat que si Huawei venait à ne pas être accepté, cela représenterait « un coût très important » mais aussi « un délai d’exécution très long » puisqu’il faudra changer les antennes 4G pour déployer la 5G.
Martin Bouygues, PDG du groupe du même nom, a ajouté que si l’Etat venait à prendre un arrêté d’interdiction, il devrait « en assumer les conséquences ». Il cite en exemple les Etats-Unis qui ont interdit Huawei mais ont prévu un fond d’indemnisation des opérateurs à hauteur d’un milliard de dollars.
Ce vendredi matin, c’est SFR qui a pris la parole concernant cette pomme de discorde sur l’antenne de BFM Business. Les opérateurs avaient le droit d’utiliser Huawei lors des déploiements des réseaux 2G, 3G et 4G jusqu’à maintenant, en venant à l’interdire, l’Etat « change les règles du jeu ». Mais pour Grégory Rabuel, directeur général de l’opérateur, si « quelqu’un change les règles du jeu, il doit assumer de changer les règles du jeu et de nous accompagner dans les conséquences de ce changement ».
SFR « veut respecter la loi » mais demande une position claire du Gouvernement concernant Huawei et prend lui aussi l’exemple des Etats-Unis qui vont aider les opérateurs à se passer des produits chinois avec ce fond d’un milliard de dollars.
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