Pour le Président de l’Arcep, le débat technologique doit devenir plus politique
Ces dernières semaines, la 5G a amené le débat au centre de la politique avec des élus qui réclament son report et d’autres qui demandent de poursuivre le calendrier initial. Le Président de l’Arcep Sébastien Soriano pense que c’est une bonne chose que le débat se politise.
Le week-end dernier, des élus appelaient à un moratoire sur la 5G avant son lancement, qui serait de fait repoussé de plusieurs mois si cela devait se faire. Invoquant des risques sanitaires et environnementaux, ces élus demandent à ce que l’avis de la population soit demandé avant le grand départ de ce réseau de nouvelle génération.
La tribune a été décriée par le Président de la République lui-même, qui sans vraiment les nommer, a vivement critiqué les détracteurs de la 5G devant un parterre de patrons d’entreprises du numérique, faisant partie de la French Tech. Il a ainsi qualifié cette fronde anti-5G comme un « modèle amish ». Pour le chef de l’Etat, en refusant les évolutions, le monde serait resté à s’éclairer à « la lampe à huile », ce qui fait tâche dans « le pays des lumières ».
Malgré ces échanges entre les deux camps, l’Arcep ne compte pas revoir ses positions et l’attribution des fréquences se fera bien dès le 29 septembre prochain comme le confirme Sébastien Soriano dans les colonnes de La Tribune. Il avoue « qu’il est temps que la technologie, vu comme elle modèle nos vies, devienne un sujet politique« , c’est d’ailleurs ce qui se passe en ce moment avec les débats sur la 5G.
Il regrette cependant les remontées tardives des différents contradicteurs au réseau de cinquième génération, le débat aurait pu être lancé plus tôt selon lui. « Lorsque nous avons établi une feuille de route sur la 5G avec le gouvernement, personne n’a pointé cet enjeu environnemental. Quand nous avons lancé notre consultation publique sur les conditions de lancement de la 5G, l’an dernier, aucune association environnementale n’y a contribué ».
Pourtant deux associations sont montées au créneau et ont déposé des recours devant le Conseil d’Etat mais rien n’a été demandé en amont : « aucune association environnementale n’y a contribué. Ni Agir pour l’Environnement, ni Priartem, qui ont ensuite fait un contentieux contre notre cahier des charges ».
Il insiste également sur le fait que la « 5G a des côtés intéressants pour l’environnement ». Elle sera ainsi plus efficace d’un point de vue énergétique et pour une même consommation électrique, il y aura beaucoup plus de données qui pourront transiter.
En revanche, il concède que la 5G pourra apporter un renouvellement des terminaux, même si celui-ci devrait finalement être assez limité mais il souhaite que l’ensemble des acteurs réfléchissent à des solutions. C’est d’ailleurs ce que va faire l’Arcep avec sa plateforme « Pour un numérique soutenable » qui va être lancée dès ce vendredi.
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